Cet article date de plus d'onze ans.
Rencontre avec Parquet Courts, notre coup de coeur punk à Rock en Seine
C'est confirmé : les punk-rockers américains de Parquet Courts envoient du bois ! Ils l'ont prouvé dimanche à Rock en Seine, où ils se sont donnés à fond, jouant avec fougue le rock teigneux de leur premier album en dépit de conditions peu favorables (pluie, scène exilée au fond du site, public clairsemé ne connaissant pas le groupe). Nous avons rencontré le quatuor avant le concert.
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Temps de lecture : 6min
Ce soir à Rock en Seine, vous allez donner votre troisième concert en France. Comment était-ce jusqu'à présent ? Etiez vous surpris d’avoir déjà des fans ici ?
Andrew (guitare, voix et leader): Lors du premier concert aux Eurockéennes les gens ne nous connaissaient pas. Mais à la Route du Rock c’était blindé ! Nous avons été surpris par l'accueil, on ne pensait pas être connus en France, mais c’était sans doute le meilleur concert de cette tournée des festivals en Europe.
Impossible de ne pas poser la question : que signifie Parquet Courts (prononcez corts) ?
Austin (guitare, voix, visage juvénile, yeux de chats et silhouette à la Thurston Moore de Sonic Youth) : courts c’est un terrain, comme terrain de basket ou terrain de tennis.
Andrew : aux Etats-Unis, il y a peu de terrains en parquet. L’un d’eux est celui des Boston Gardens, où jouent les Celtics. Comme Shawn (le bassiste) vit à Boston, c’est un petit truc entre nous. Mais c’est aussi une bonne phrase lorsqu’on la prononce : Parquet/Courts, c’est punchy et il y a des variantes, on peut l’épeler de différentes facons. C’est aussi totalement américain comme référence, ça se réfère au basket-ball mais aussi à la culture américaine plus que tout.
Austin Brown (guitare, voix) : ainsi qu'au système judiciaire.
A quoi ressemble la couleur «Light up gold » (le titre de leur album) ?
Andrew : c'est la couleur de ce que tu attendais. C’est ouvert à l’interprétation, c’est juste quelque chose que tu trouves super.
On parle de beaucoup de groupes (Pavement, Television, Velvet Underground, Sonic Youth, Modern Lovers etc ) pour décrire votre musique. Mais, vous, comment définiriez-vous votre style à quelqu’un qui ne vous connaît pas ?
Max (batteur et frère de Andrew, rouquin silencieux) : quand on me demande je dis juste « punk rock »
Andrew : je dirais « mostly loud, sometimes quiet » (plutôt bruyant, parfois tranquille)
Justement, vous êtes souvent décrits comme des enragés qui jouent vite et fort. Mais vous savez aussi créer des dynamiques en ralentissant le tempo…
Andrew : j’aime beaucoup de groupes qui jouent vite et fort, mais pas uniquement. Certaines émotions et certaines idées ne peuvent être transmises dans une chanson punk rapide. L'atmosphère est plus riche si les choses ne sont pas toujours égales.
Que devez-vous à l’énergie de New York ? Feriez-vous la même musique au Texas (dont est originaire la majorité du groupe) ou Los Angeles ?
Andrew : c’est pratiquement impossible à dire parce que nous passons la plupart de notre temps à New York, depuis trois ans pour moi, quatre ou cinq ans pour les autres membres du groupe. Mais j’ai commencé à écrire les premières chansons (celles de leur cassette « American Specialties ») de Parquet Courts lorsque j’habitais encore au Texas et c’est sans doute la raison pour laquelle elles sont différentes de ce qu’on a fait ensuite pour « Light Up Gold ». Il y a eu une évolution dans ma vie et cela s’entend.
Retrouvez le concert de Parquet Courts à Rock en Seine en intégralité ci-dessous :
PARQUET COURTS / Rock en Seine 2013 par rockenseine Comment travaillez-vous ensemble ? Composez-vous spontanément à base de sessions live ?
Andrew : en général je commence par écrire les paroles. Austin et moi amenons une idée principale et ensuite, alors que la chanson est écrite aux trois quarts, nous la jouons jusqu’à ce qu’elle prenne forme.
Qu’est ce qui t’inspire pour les paroles ?
Andrew : tout et n’importe quoi. La plupart de mes paroles sont écrites à la première personne et sont personnelles, je m’inspire de n’importe quelle source, du quotidien notamment.
Quel auteur apprécies-tu particulièrement ?
Andrew : beaucoup de songwriters rock m’ont influencé comme Mark E Smith ou Robert Pollard (Guided by Voices) mais j’aime aussi de vieux trucs country, des choses pop aussi. L’un de mes songwriters préférés est Townes Van Zandt.
Vivez-vous de Parquet Courts ? Cela paye-t-il le loyer ?
Austin : on n'a pas passé plus de quelques jours à New York depuis le mois de mai donc serait difficile !
Andrew : mais pendant qu'on n'y est pas, on n'a pas de loyer à payer. Or à New York le logement prend la plus grosse part des revenus. Nous travaillions tous avant de partir en tournée mais je suis sûr qu'en rentrant au mois de novembre, je reprendrais un boulot.
Quel genre de boulot ?
Andrew : je suis coursier à vélo à New York
Max : je suis étudiant
Shawn : je suis journaliste
Austin : je fais n'importe quoi, barman, serveur, tout ce que je trouve
Votre premier album (qui vient de sortir en France) a été publié il y a tout juste un an aux USA. Un nouvel EP est annoncé pour octobre. Que peut-on en attendre, tentez-vous de nouvelles choses ?
En chœur : suuure !
Andrew : il y a même un rap dessus !
Wouah ! Après le disco-punk et le punk-funk, le punk-rap !! (ils rigolent)
Andrew : oui, l’album est sans doute rap pour un tiers. Le EP, enregistré en avril dernier, fera le lien entre « Light Up Gold » et le prochain album que nous prévoyons de sortir l’an prochain.
Vous avez écrit ce nouvel EP alors que votre réputation grandissait. Est-ce que cela a changé quelque chose de vous savoir attendus cette fois ?
Andrew : Bien sûr. Le souci c'est que certaines personnes vont vouloir cinq chansons qui ressemblent à « Light Up Gold ». Or, elles ne sonnent pas de la même façon. On ne va pas s’aliéner notre public mais ce ne sera peut-être pas exactement ce qu’il attend.
Vous vous voyez encore dans Parquet Courts dans dix ans ?
En choeur : ça serait cool !
Et punk rockers pour la vie ?
Andrew : je pense que je ne cesserai jamais d'être en colère, alors oui.
L'album "Light Up Gold" de Parquet Courts (distribué par Pias en France) est à l'écoute ci-dessous :
Andrew (guitare, voix et leader): Lors du premier concert aux Eurockéennes les gens ne nous connaissaient pas. Mais à la Route du Rock c’était blindé ! Nous avons été surpris par l'accueil, on ne pensait pas être connus en France, mais c’était sans doute le meilleur concert de cette tournée des festivals en Europe.
Impossible de ne pas poser la question : que signifie Parquet Courts (prononcez corts) ?
Austin (guitare, voix, visage juvénile, yeux de chats et silhouette à la Thurston Moore de Sonic Youth) : courts c’est un terrain, comme terrain de basket ou terrain de tennis.
Andrew : aux Etats-Unis, il y a peu de terrains en parquet. L’un d’eux est celui des Boston Gardens, où jouent les Celtics. Comme Shawn (le bassiste) vit à Boston, c’est un petit truc entre nous. Mais c’est aussi une bonne phrase lorsqu’on la prononce : Parquet/Courts, c’est punchy et il y a des variantes, on peut l’épeler de différentes facons. C’est aussi totalement américain comme référence, ça se réfère au basket-ball mais aussi à la culture américaine plus que tout.
Austin Brown (guitare, voix) : ainsi qu'au système judiciaire.
A quoi ressemble la couleur «Light up gold » (le titre de leur album) ?
Andrew : c'est la couleur de ce que tu attendais. C’est ouvert à l’interprétation, c’est juste quelque chose que tu trouves super.
On parle de beaucoup de groupes (Pavement, Television, Velvet Underground, Sonic Youth, Modern Lovers etc ) pour décrire votre musique. Mais, vous, comment définiriez-vous votre style à quelqu’un qui ne vous connaît pas ?
Max (batteur et frère de Andrew, rouquin silencieux) : quand on me demande je dis juste « punk rock »
Andrew : je dirais « mostly loud, sometimes quiet » (plutôt bruyant, parfois tranquille)
Justement, vous êtes souvent décrits comme des enragés qui jouent vite et fort. Mais vous savez aussi créer des dynamiques en ralentissant le tempo…
Andrew : j’aime beaucoup de groupes qui jouent vite et fort, mais pas uniquement. Certaines émotions et certaines idées ne peuvent être transmises dans une chanson punk rapide. L'atmosphère est plus riche si les choses ne sont pas toujours égales.
Que devez-vous à l’énergie de New York ? Feriez-vous la même musique au Texas (dont est originaire la majorité du groupe) ou Los Angeles ?
Andrew : c’est pratiquement impossible à dire parce que nous passons la plupart de notre temps à New York, depuis trois ans pour moi, quatre ou cinq ans pour les autres membres du groupe. Mais j’ai commencé à écrire les premières chansons (celles de leur cassette « American Specialties ») de Parquet Courts lorsque j’habitais encore au Texas et c’est sans doute la raison pour laquelle elles sont différentes de ce qu’on a fait ensuite pour « Light Up Gold ». Il y a eu une évolution dans ma vie et cela s’entend.
Retrouvez le concert de Parquet Courts à Rock en Seine en intégralité ci-dessous :
PARQUET COURTS / Rock en Seine 2013 par rockenseine Comment travaillez-vous ensemble ? Composez-vous spontanément à base de sessions live ?
Andrew : en général je commence par écrire les paroles. Austin et moi amenons une idée principale et ensuite, alors que la chanson est écrite aux trois quarts, nous la jouons jusqu’à ce qu’elle prenne forme.
Qu’est ce qui t’inspire pour les paroles ?
Andrew : tout et n’importe quoi. La plupart de mes paroles sont écrites à la première personne et sont personnelles, je m’inspire de n’importe quelle source, du quotidien notamment.
Quel auteur apprécies-tu particulièrement ?
Andrew : beaucoup de songwriters rock m’ont influencé comme Mark E Smith ou Robert Pollard (Guided by Voices) mais j’aime aussi de vieux trucs country, des choses pop aussi. L’un de mes songwriters préférés est Townes Van Zandt.
Vivez-vous de Parquet Courts ? Cela paye-t-il le loyer ?
Austin : on n'a pas passé plus de quelques jours à New York depuis le mois de mai donc serait difficile !
Andrew : mais pendant qu'on n'y est pas, on n'a pas de loyer à payer. Or à New York le logement prend la plus grosse part des revenus. Nous travaillions tous avant de partir en tournée mais je suis sûr qu'en rentrant au mois de novembre, je reprendrais un boulot.
Quel genre de boulot ?
Andrew : je suis coursier à vélo à New York
Max : je suis étudiant
Shawn : je suis journaliste
Austin : je fais n'importe quoi, barman, serveur, tout ce que je trouve
Votre premier album (qui vient de sortir en France) a été publié il y a tout juste un an aux USA. Un nouvel EP est annoncé pour octobre. Que peut-on en attendre, tentez-vous de nouvelles choses ?
En chœur : suuure !
Andrew : il y a même un rap dessus !
Wouah ! Après le disco-punk et le punk-funk, le punk-rap !! (ils rigolent)
Andrew : oui, l’album est sans doute rap pour un tiers. Le EP, enregistré en avril dernier, fera le lien entre « Light Up Gold » et le prochain album que nous prévoyons de sortir l’an prochain.
Vous avez écrit ce nouvel EP alors que votre réputation grandissait. Est-ce que cela a changé quelque chose de vous savoir attendus cette fois ?
Andrew : Bien sûr. Le souci c'est que certaines personnes vont vouloir cinq chansons qui ressemblent à « Light Up Gold ». Or, elles ne sonnent pas de la même façon. On ne va pas s’aliéner notre public mais ce ne sera peut-être pas exactement ce qu’il attend.
Vous vous voyez encore dans Parquet Courts dans dix ans ?
En choeur : ça serait cool !
Et punk rockers pour la vie ?
Andrew : je pense que je ne cesserai jamais d'être en colère, alors oui.
L'album "Light Up Gold" de Parquet Courts (distribué par Pias en France) est à l'écoute ci-dessous :
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