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Rolling Stones : l'expo XXL "Exhibitionism" a débuté mardi à Londres

Elle est présentée comme la plus vaste exposition jamais consacrée aux Rolling Stones : "Exhibitionism", qui a démarré mardi 5 avril à la Saatchi Gallery de Londres, se propose de retracer la carrière du plus endurant groupe de rock du monde en 500 objets. Une rétrospective immersive à voir jusqu'au 4 septembre 2016.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Une photo de l'exposition "Exibitionism : The Rolling Stones" qui démarre le 5 avril 2016 à la Saatchi Gallery de Londres.
 (Rolling Stones Archive)

Plongée dans les archives du groupe

Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood ont participé activement durant trois ans à l'élaboration de cette exposition d'envergure conçue comme une plongée interactive dans le rétroviseur à bord du paquebot Rolling Stones, de sa musique et de ses 52 ans de carrière. 

500 objets tirés des archives personnelles des Rolling Stones y sont présentés. Au menu notamment : des tenues emblématiques, des instruments rares, des morceaux et des films inédits, des courriers et journaux intimes, des accessoires de backstages, des dessins de scénographie scénique, des originaux d'affiches et de pochettes d'albums. 

"Nous y pensions depuis un bon moment mais nous voulions quelque chose de valable qui puisse égaler la production de nos tournées", explique Mick Jagger à propos de cette exposition. "Je pense que maintenant, c'est un bon moment pour le faire."

Neuf corners thématiques

Ces 500 objets sont présentés sur neuf corners thématiques distincts répartis sur deux étages et 1.750 mètres carrés au total. Pour vous donner une idée, c'est à peu près deux fois plus grand que l'exposition consacrée à David Bowie du Victor & Albert Museum vue à la Philharmonie de Paris en 2015.

Toutes les facettes du groupe, ainsi que les hauts et les bas, sont au programme : est ainsi évoqué le désastre du concert d'Altamont lors duquel un fan trouva la mort en 1969.

Au coeur de l'exposition, il y a bien sûr la musique des Pierres qui Roulent, et la transformation de ce qui n'était au départ qu'un groupe de reprises de blues au début des années 60 en un groupe icônique qui a su séduire plusieurs générations et traverser cinq décennies sans jamais se démoder. 

La reconstitution du studio des Rolling Stones à l'exposition "Exhibitionism".
 (Joel Ryan/AP/SIPA)

Reconstitution de l'Olympic studio

L'Olympic Studio de Londres, où les Stones ont enregistré six albums et des dizaines de tubes, y compris leur premier single "Come On" mais aussi le documentaire "Sympathy for the Devil", a été entièrement reconstitué. Tout comme leur premier appartement commun, un deux pièces miteux du quartier de Chelsea, où le souci du détail nous vaut vieilles chaussettes, mégots et vaisselle sale.

Cet aspect immersif se retrouve en fin d'exposition, où le visiteur passe par de supposés backstages pour accéder à une salle où, muni de lunettes 3D, il voit Mick et Keith sortir de l'écran géant et entonner "(I Can't Get No) Satisfaction".

"Bien que ce soit sur les Rolling Stones, ce n'est pas uniquement sur les membres du groupe", souligne Keith Richards, qui a prêté quelques unes de ses guitares, dont une 1957 Les Paul. "C'est aussi l'attirail et les équipements technologiques associés au groupe, ainsi que sur les instruments qui nous sont passés entre les mains au fil du temps, qui font le véritable intérêt de cette exposition", precise-t-il.
  (Rolling Stones Archive)

Les folles tenues de scène

Le cinéma, le design et la mode, toutes les formes d'art qui ont résonné ou dialogué avec l'oeuvre des Stones, sont prises en compte. L'exposition contient à ce titre des oeuvres d'artistes, de couturiers et de réalisateurs comme Andy Warhol, Martin Scorsese et Alexander McQueen.

Le style vestimentaire du groupe, parfois spectaculaire, n'est pas négligé. Une salle entière est consacrée aux costumes de scène. "1966 a marqué un changement", remarque Mick Jagger dans le dernier numéro de Mojo. "Après on est entré dans l'ère du "tout est possible". Le problème avec le "tout est possible" c'est qu'on est forcément amené à commettre des erreurs" (rires).

"Le costume (de scène) aide à entrer dans le personnage, mais il aide aussi à remettre les pieds sur terre lorsqu'on l'enlève", souligne Mick Jagger ce mois ci dans le magazine Another Man cité par Rolling Stone.

Le frontman des Stones se rappelle de certaines de ses tenues les plus folles, comme la combinaison moulante lacée sur le torse qu'il portait sur scène au début des années 70. "Avec la combinaison Ossie Clark, c'était quasiment comme si je ne portais rien", se souvient-il. "C'était vraiment sexy et moulant, mais très agréable à porter pour bouger." Si le chanteur des Stones regrette quelque chose, avoue-t-il, c'est le "fun" et le soin avec lesquels les gens s'habillaient dans ces années là. 

L'exposition, présentée par la compagnie australienne IEC (International Entertainment Consulting) en partenariat avec les Rolling Stones, est itinérante et embarquera ensuite pour quatre ans de tournée autour du monde. Ramènera-t-elle au goût du jour la fantaisie et les paillettes ?

Exhibitionism : The Rolling Stones
Du 5 avril au 4 septembre 2016
A la Saatchi Gallery de Londres

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