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Tame Impala, psychédélisme à Rock en Seine
Tame Impala, c’est un groupe australien dont la tête pensante joue pieds nus et compose à Paris. Sur scène, ils ressemblent à un groupe de rock psychédélique des années 1960 s’étant égaré dans le temps présent. Tame Impala, c’est aussi une valeur montante de la musique pop-rock, dont le second album a été acclamé par la critique et le concert à Rock en Seine ce vendredi est fortement attendu.
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Mi-juillet, après leur concert au festival Bonnarroo, aux Etats-Unis, le chanteur-compositeur-interprète de Tame Impala, Kevin Parker, a mis les deux pieds dans le plat. Selon lui, le public se rendant dans les festivals a bien changé : “à l’époque, les gens venaient plus pour la musique”, explique-t-il alors au magazine Rolling Stone, “et maintenant, ce n’est plus trop le cas. Désormais, il est plus question d’exposer ses muscles et de voir quel est le minimum d’habits tu peux mettre. C’est une put*** de bande de Tarzans essayant d’impressionner les filles”.
Malgré le discours, l’artiste qui s’exprime ne parle pas du temps béni des années 1960-70. Si la musique qu’il fait peut ressembler au rock psychédélique de cette période, il n’était pas encore né. Car le cerveau de Tame Impala, pour qui “seulement dix pourcents des festivaliers font attention à la musique” est né en 1986.
Ne vous fiez pas aux apparences, ces propos sont loins d’être ceux d’un artiste arrogant, ce sont plutôt les mots d’un homme aimant prendre à contre-pied ses interlocuteurs. Aussi, ne vous y arrêtez pas, ne jugez pas le bonhomme, et écoutez la musique de ces jeunes Australiens. Pour faire simple, Tame Impala, c’est un homme-orchestre qui a volé la guitare des Beatles après avoir découvert l’enregistreur 8-pistes.
Pour autant, n’imaginez pas Tame Impala comme un groupe dont il vaut mieux déguster le son assis dans son salon plutôt que d’aller le voir sur scène. En concert - et d’autant plus en festival - les Australiens transportent le public avec leur pop-rock psychédélique et groovy. Sur scène, Parker est accompagné de plusieurs de ses amis d’enfance. Oui, car malgré l’image de compositeur génial reclu dans sa chambre que pourrait lui donner son fonctionnement ou les titres de ses albums (littéralement “haut-parleur intérieur” et “solitarisme”), Kevin Parker est loin d’être un homme solitaire, un “Lone Ranger” de la musique.
Ce que confirment ses camarades de Tama Impala. Le batteur Jay Watson explique : “C’est marrant comme les gens veulent que les groupes ressemblent à des dessins animés. Ainsi, tout comme Nick Cave serait ‘le Diable’, Kevin devrait être ‘le Solitaire’. C’est pas mal de bétises en fait”.
Le second album des Australiens, a été suivi d’une longue tournée internationale. Va-t-elle être suivie de la composition d’un nouvel opus ? Interrogé par le magazine anglais Uncut, Kevin Parker prend son interlocuteur à contre-pied, une fois encore : “À ce moment précis, faire un nouvel album ne m’excite pas”, affirme-t-il. “C’est un peu limité de penser qu’un album est la seule façon de sortir de la musique dans le monde où l’on vit aujourd’hui. On est en 2013, tout est possible grace à la technologie, et il y a tant de façon de faire et d’écouter de la musique désormais”.
Un Australien à Paris
Face à tant de possibilité, la tête pensante de Tame Impala, qui avoue être en train d’explorer les capacités de son nouvel iPhone pour composer, explique avoir besoin d’un peu de temps encore avant de décider quoi faire ensuite.
Célébré par la critique comme l’un des plus accompli de l’année 2012, “Lonerism”, le second album des Australiens est en partie français : il a été enregistré par l’artiste dans son appartement à Paris. D’où la pochette illustrée par le jardin du Luxembourg, vu derrière une grille où un panneau indique : "Au delà de cette limite, les chiens même tenus en laisse ne sont pas admis".
Le concert à Rock en Seine, ce vendredi, sera en quelque sorte un retour aux sources de cet album pour Kevin Parker et sa bande. En espérant que les festivaliers donnent tort au chanteur et multi-instrumentiste, et écoutent la musique endiablée de Tame Impala. Même ceux (des)habillés comme Tarzan !
Tame Impala, en concert à Rock en Seine ce vendredi 23 août à 18h45 sur la Grande scène. Album “Lonerism” sorti en 2012.
Malgré le discours, l’artiste qui s’exprime ne parle pas du temps béni des années 1960-70. Si la musique qu’il fait peut ressembler au rock psychédélique de cette période, il n’était pas encore né. Car le cerveau de Tame Impala, pour qui “seulement dix pourcents des festivaliers font attention à la musique” est né en 1986.
Ne vous fiez pas aux apparences, ces propos sont loins d’être ceux d’un artiste arrogant, ce sont plutôt les mots d’un homme aimant prendre à contre-pied ses interlocuteurs. Aussi, ne vous y arrêtez pas, ne jugez pas le bonhomme, et écoutez la musique de ces jeunes Australiens. Pour faire simple, Tame Impala, c’est un homme-orchestre qui a volé la guitare des Beatles après avoir découvert l’enregistreur 8-pistes.
Tame Impala est apparu à la fin de la première décennie du XXIe siècle. Venu de l’île-continent des antipodes, leur musique ciselée a eu un succès d’estime pour leur premier album “Innerspeaker” en 2010, mais le second “Lonerism”, paru à la fin de l’année 2012, a fait acceder ces artistes à une renommée méritée.
Un projet solo
Tame Impala, c’est Kevin Parker ! Le jeune homme explique, dans un entretien à Télérama, “concevoir le son de Tame Impala seul, depuis toujours”. En concert, bien sûr, il est accompagné de musiciens pour recréer l’atmosphère psychédélique qu’il a imaginée, mais c’est une autre affaire. En 2010, il précisait même être dérangé que Tame Impala soit considéré comme un groupe : “C’est difficile à expliquer parce que ça me met un peu mal à l’aise vis-à-vis des autres gars lorsque je dis que c’est principalement mon projet personnel, mais c’est le cas depuis des années. J’enregistre tout moi-même. J’ai plusieurs autres groupes dans lesquels je ne suis qu’un membre parmi les autres mais Tame Impala c’est mon projet qui a vu le jour dans ma chambre”.
On l’aura compris, tout comme Peter Parker est Spiderman, Kevin Parker est "l’Impala apprivoisé" (le nom du projet). Pour la petite histoire, cette antilope rappelle au chanteur ses racines africaines (son père est du Zimbabwe et sa mère d’Afrique du Sud). Et les albums “Innerspeaker” et le très applaudi “Lonerism” sont ses bébés : il y joue presque tous les instruments, car c‘est ainsi qu'il fonctionne.
Mais rien de solitaireUn projet solo
Tame Impala, c’est Kevin Parker ! Le jeune homme explique, dans un entretien à Télérama, “concevoir le son de Tame Impala seul, depuis toujours”. En concert, bien sûr, il est accompagné de musiciens pour recréer l’atmosphère psychédélique qu’il a imaginée, mais c’est une autre affaire. En 2010, il précisait même être dérangé que Tame Impala soit considéré comme un groupe : “C’est difficile à expliquer parce que ça me met un peu mal à l’aise vis-à-vis des autres gars lorsque je dis que c’est principalement mon projet personnel, mais c’est le cas depuis des années. J’enregistre tout moi-même. J’ai plusieurs autres groupes dans lesquels je ne suis qu’un membre parmi les autres mais Tame Impala c’est mon projet qui a vu le jour dans ma chambre”.
On l’aura compris, tout comme Peter Parker est Spiderman, Kevin Parker est "l’Impala apprivoisé" (le nom du projet). Pour la petite histoire, cette antilope rappelle au chanteur ses racines africaines (son père est du Zimbabwe et sa mère d’Afrique du Sud). Et les albums “Innerspeaker” et le très applaudi “Lonerism” sont ses bébés : il y joue presque tous les instruments, car c‘est ainsi qu'il fonctionne.
Pour autant, n’imaginez pas Tame Impala comme un groupe dont il vaut mieux déguster le son assis dans son salon plutôt que d’aller le voir sur scène. En concert - et d’autant plus en festival - les Australiens transportent le public avec leur pop-rock psychédélique et groovy. Sur scène, Parker est accompagné de plusieurs de ses amis d’enfance. Oui, car malgré l’image de compositeur génial reclu dans sa chambre que pourrait lui donner son fonctionnement ou les titres de ses albums (littéralement “haut-parleur intérieur” et “solitarisme”), Kevin Parker est loin d’être un homme solitaire, un “Lone Ranger” de la musique.
Ce que confirment ses camarades de Tama Impala. Le batteur Jay Watson explique : “C’est marrant comme les gens veulent que les groupes ressemblent à des dessins animés. Ainsi, tout comme Nick Cave serait ‘le Diable’, Kevin devrait être ‘le Solitaire’. C’est pas mal de bétises en fait”.
Le second album des Australiens, a été suivi d’une longue tournée internationale. Va-t-elle être suivie de la composition d’un nouvel opus ? Interrogé par le magazine anglais Uncut, Kevin Parker prend son interlocuteur à contre-pied, une fois encore : “À ce moment précis, faire un nouvel album ne m’excite pas”, affirme-t-il. “C’est un peu limité de penser qu’un album est la seule façon de sortir de la musique dans le monde où l’on vit aujourd’hui. On est en 2013, tout est possible grace à la technologie, et il y a tant de façon de faire et d’écouter de la musique désormais”.
Un Australien à Paris
Face à tant de possibilité, la tête pensante de Tame Impala, qui avoue être en train d’explorer les capacités de son nouvel iPhone pour composer, explique avoir besoin d’un peu de temps encore avant de décider quoi faire ensuite.
Célébré par la critique comme l’un des plus accompli de l’année 2012, “Lonerism”, le second album des Australiens est en partie français : il a été enregistré par l’artiste dans son appartement à Paris. D’où la pochette illustrée par le jardin du Luxembourg, vu derrière une grille où un panneau indique : "Au delà de cette limite, les chiens même tenus en laisse ne sont pas admis".
Le concert à Rock en Seine, ce vendredi, sera en quelque sorte un retour aux sources de cet album pour Kevin Parker et sa bande. En espérant que les festivaliers donnent tort au chanteur et multi-instrumentiste, et écoutent la musique endiablée de Tame Impala. Même ceux (des)habillés comme Tarzan !
Tame Impala, en concert à Rock en Seine ce vendredi 23 août à 18h45 sur la Grande scène. Album “Lonerism” sorti en 2012.
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