Texas : 25 ans déjà et l'esprit toujours pirate
"S'il y a un secret à notre longévité, dites-le moi, que nous puissions durer encore 25 ans !", sourit Sharleen Spiteri, une tasse de thé à portée de main dans le cossu hôtel parisien où elle reçoit l'AFP. C'est en 1989 qu'à déboulé ce groupe, baptisé en référence au film "Paris, Texas", de Wim Wenders, avec un tube, "I Don't Want A Lover", une inoubliable guitare slide et une ravissante chanteuse brune aux airs de garçon manqué.
Le secret du succès de Texas ? "Pas de célébrité, pas de petites copines, pas de photos"...
Une histoire à 38 millions d'albums vendus qui se poursuit donc pour un groupe qui, en dépit de trous d'air, a résisté à la vague grunge des années 1990 ou à l'électro des années 2000. Une explication? "Eh bien, nous n'avons jamais vraiment été LE groupe... Nous avons eu du succès, mais pas tous ces trucs autour, la célébrité, les petites copines, les photos. Nous faisons de la musique, c'est ce qu'on aime, il n'y a pas d'autres motivations pour faire ce que nous faisons", souligne la chanteuse, souvent dans la lumière quand ses acolytes, Johnny McElhone (basse) et Ally McErlaine (guitare), préfèrent l'ombre.
Devenir pirate
"Même si ce sont nos chansons, ce n'est pas rien de les refaire car cela aurait pu ne pas être aussi bon (que les originales). Nous avons décidé de les déplacer suffisamment loin de leur point d'origine pour qu'elles apportent quelque chose de nouveau mais pas au point qu'elle ne soient plus reconnaissables. C'était la difficulté de l'exercice", explique la chanteuse qui, ex-coiffeuse-visagiste à Glasgow, s'y connaît en "relooking". Le bassiste s'est même mis à aimer un morceau comme "When We Are Together" qu'il n'aimait pas avant, jure-t-elle. Pour Sharleen, qui a rejoint le groupe à 17 ans, Texas est plus qu'un groupe, une deuxième famille. "Nous étions jeunes, nous avons expérimenté des choses nouvelles ensemble, nous étions comme des pirates. Vous arrivez en ville, vous allez dans des salles, vous jouez et ensuite, bonsoir, vous partez. Avec Texas, mon rêve de petite fille de devenir pirate est devenu réalité", dit la chanteuse. Un attachement dont elle a pris conscience, souligne-t-elle, notamment à l'occasion du break qu'elle s'est octroyé pour enregistrer deux albums en solo, en 2008 et 2010. Le groupe reconstitué a réussi son retour avec l'album "The Conversation", paru en 2013.
Formule intimiste sur scène
Désormais pleinement relancé, le groupe va écumer au printemps de petites salles dans une formule intimiste où il revisitera cette fois son répertoire sans flonflon, à trois ou quatre sur scène: "Ce sera quelque chose de différent, où les chansons seront ramenées au strict minimum. Je parlerai avec les spectateurs, répondrai à leurs questions s'ils ont quelque chose à demander. Ce sera une forme très libre", souligne Sharleen Spiteri. Cette formule, "une soirée avec Texas", notamment présentée aux Folies Bergère à Paris les 11 et 12 mai, ne sera qu'un apéritif, précise-t-elle, avant une tournée plus traditionnelle.
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