Cet article date de plus de dix ans.

Russie : Poutine interdit les injures dans la culture et les médias

Le président russe Vladimir Poutine a signé lundi 5 mai une loi bannissant les insultes dans les arts et les médias. A compter du 1er juillet, les contrevenants risqueront une amende de 50.000 roubles (environ 1.000 euros) pour les organisations et de 50 euros pour les individus. Les récidivistes s'exposeront quant à eux à une amende plus salée et à une suspension de trois mois de leur business.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1min
Vladimir Poutine le 1er mai 2014
 (Sergey Guneev / AFP)

Selon le magazine Time, sont concernés : les chansons, les films, les programmes télévisés, les médias et les spectacles en public. On ignore si les insultes proférées sur les réseaux sociaux sont concernées par la censure des médias.

Tout film contenant des injures se verra refuser la licence de diffusion. Concernant les livres, les films et les CD explicites, ils devront être vendus scellés sous blister avec la mention "contient des obscénités".

La loi, qui prendra effet au 1er juillet, ne précise pas quels sont les mots visés. Mais un panel "d'experts en obscénités" pourra être consulté et statuer en cas de litige. En revanche, les oeuvres déjà publiées ne devraient pas être inquiétées, selon CNN citant l'agence Itar-Tass.

CNN relève qu'il s'agit de la nouvelle étape du pouvoir Poutine pour restreindre la liberté d'expression en promouvant un point de vue conservateur et nationaliste. Amnesty International avait pointé en janvier dans un rapport "un déni des libertés de base" en Russie, où une loi interdit depuis l'an passé à quiconque de parler positivement de l'homosexualité en présence de mineurs.

La BBC souligne de son côté que "cette loi renvoie au conservatisme de la période soviétique, lorsque le parti communiste exigeait des artistes et des journalistes qu'ils évitent les modes occidentales "décadentes" et s'en tiennent aux valeurs traditionnelles."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.