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Selon l'Adami, les artistes ne profitent pas assez du streaming

L'Adami, le principal gestionnaire des droits des artistes et musiciens interprètes, a de nouveau dénoncé lundi un "partage inéquitable" des revenus issus de l'écoute en streaming via les plateformes payantes entre les artistes et les intermédiaires.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L'infographie édifiante de l'Adami sur le partage des revenus du streaming.
 (Adami)

Sur un abonnement standard de 9,99 euros par mois payé par un internaute pour écouter de la musique en ligne, les artistes ne touchent que 0,46 euro (à se répartir entre les artistes écoutés) alors que 6,54 euros vont  aux "intermédiaires" (producteurs et plateformes de streaming), selon des calculs effectués par l'Adami (avec en outre 1 euro pour le droit d'auteur et 1,99 euro de TVA).
   
"Il est inconcevable qu'au titre du streaming musical, le talent de l'artiste génère 22 fois plus qu'il ne lui rapporte", s'insurge la société de gestion dans un communiqué, ajoutant que "depuis 2008, de nombreux rapports jugent que le partage de la valeur est inéquitable et que le contrat traditionnel entre artiste et producteur n'est pas adapté au streaming".
   
L'Adami s'est ainsi offert une page dans le quotidien Le Monde daté de mardi pour interpeller la ministre de la Culture Fleur Pellerin en vue du projet de loi sur la liberté de création promis pour le premier semestre 2015. "On souhaite maintenir le débat alors que des arbitrages sont en cours. On attend des dispositifs qui régulent la rémunération des artistes", indique Benjamin Sauzay, directeur des affaires institutionnelles de l'Adami.

Selon l'Adami, une coalition internationale d'artistes est en train de se mobiliser et sera annoncée ultérieurement. Quant aux solutions, elles sont connues rappelle-t-il : "partage équitable et perception directe de la part artistes auprès des plateformes de streaming via la gestion collective."

 
Dans le secteur du disque, en crise depuis le début des années 2000, le streaming constitue un fragile motif d'espoir pour les producteurs.

En France, pour la première fois, les revenus issus du streaming ont dépassé ceux générés par le téléchargement au premier semestre 2014, selon un bilan présenté en septembre par le Snep, principal syndicat de producteurs de disque.

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