Cet article date de plus de dix ans.

Sextos, "jihad séduisant" et cannabis : les One Direction, ces bad boys qui s'ignorent

lls affolent les adolescentes : Liam, Niall, Zayn, Harry et Louis débarquent dans l'Hexagone pour deux concerts au Stade de France. Mais derrière leur apparence bien sage, les "1D" accumulent les frasques.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 9min
Les One Direction sur le plateau d'une émission de télévision américaine à New York (Etats-Unis), le 26 novembre 2013. (CHARLES SYKES / AP / SIPA)

Attention aux oreilles. Les abords du Stade de France, vendredi 20 juin, vont vite être envahis de hordes d'adolescentes surexcitées, alourdissant l'atmosphère sonore de leurs cris stridents. La faute à cinq garçons débarqués d'outre-Manche pour un concert : les One Direction, révélés par un télé-crochet en 2010.

A l'époque pas assez étincelants pour continuer la compétition en solo, Liam, Niall, Zayn, Harry et Louis ont été réunis en un boys band. Les producteurs ont flairé le bon filon : depuis, c'est le jackpot grâce à une pop sirupeuse et des paroles calibrées pour des adolescentes enamourées. Agés de 20 à 22 ans, les garçons ont tout pour plaire : sages, mignons et propres sur eux. En apparence seulement, car depuis le début de leur jeune carrière, les "1D" ont déjà accumulé quelques frasques. Francetv info vous raconte la face cachée du groupe.

L'air de rien, ils parlent sexe dans leurs chansons

Derrière les visages poupins et l'air innocent pourraient se cacher de redoutables prédateurs, à en croire certains parents. Tendez l'oreille, adeptes de la langue de Shakespeare, et écoutez attentivement les paroles des ballades des garçons. Au départ, pour un parent distrait, tout paraît inoffensif : dans What Makes You Beautiful, les 1D complimentent la beauté du sexe opposé, s'enthousiasmant devant une jeune fille qui joue avec ses cheveux. Oui, mais ensuite, ça dérape, comme dans Kiss You ou Little Things : voilà qu'ils finissent par vouloir embrasser les jeunes filles et examiner les "fossettes" dans le bas de leur dos, tout en bas "de la colonne vertébrale".

D'ailleurs, tout cela n'a pas trompé la vigilance de Mary et Michael Stone, deux parents d'élèves britanniques, comme le rapporte le Daily Star (en anglais). Eux ont sursauté en entendant Live While We're Young, chanson des 1D sélectionnée pour le spectacle de la chorale du lycée de leurs enfants. Inapproprié, se sont-ils indignés, car les paroles ne seraient qu'une suite d'insinuations à caractère sexuel. "Je sais que nous venons à peine de nous rencontrer, mais faisons comme si c'était de l'amour, chantent les garçons. Ce soir, éclatons-nous and vivons pendant que nous sommes jeunes." Sans compter que les 1D évoqueraient au passage la mode des sextos : "Ne laisse pas les photos quitter ton téléphone."

Louis confirme à demi-mot cette interprétation en s'adressant aux parents sur Twitter. "Chers M. et Mme Stone, je suis profondément attristé par votre plainte concernant nos paroles", leur écrit-il sur le réseau social, avant un nouvel affront pour les chastes parents : "J'espère que vous allez 'vous éclater' très bientôt :)" C'est du joli.

Derrière un joli sourire, un "jihad séduisant"

Et si, au fond, le groupe n'était qu'une vaste opération pour corrompre l'esprit de vos enfants ? "Eloignez vos filles de Zayn Malik", conjure Debbie Schlussel. Cette blogueuse ultraconservatrice américaine a pris en grippe le chanteur, seul musulman du groupe. Derrière son joli minois, elle voit un homme "dangereux", qu'elle suspecte de promouvoir un "jihad séduisant", des accusations reprises par les tabloïds britanniques (en anglais). En cause, un tweet dans lequel le jeune homme proclamait qu'"il n'y a de Dieu qu'Allah et Mohamed est son prophète", explique Le Figaro.

Sans compter "ses tatouages arabes" et son attrait pour le "keffieh, le vêtement officiel du terrorisme islamique", ajoute Debbie Schlussel. "Il n'est pas bête, écrit la blogueuse. Il sait le pouvoir qu'il a sur ces filles sans cervelle et il use de son influence pour prêcher la foi islamique auprès d'elles et les convertir." Rien que ça.

Déjà des pétages de plombs face aux polémiques

En janvier, c'est un autre membre du groupe, Liam Payne, qui s'est attiré les foudres de certains internautes. Tout cela à cause d'un tweet, dans lequel le jeune Britannique disait son respect pour un membre de la "Duck Dynasty". Nommée ainsi parce qu'elle a fait fortune dans les appeaux à canards, cette famille américaine a sa propre émission de télévision outre-Atlantique. Elle est surtout décriée pour ses positions ultraconservatrices, en particulier celle du patriarche Phil Robertson, qui avait, quelques semaines auparavant, fait le lien entre homosexualité et bestialité.

Il n'en fallait pas plus pour que Liam se retrouve accusé d'homophobie et se voie sèchement recadré par ses fans gays. Des accusations qui lui ont fait péter un plomb sur Twitter. "Je ne peux plus rien faire sans être jugé, a-t-il écrit. Qu'est-ce que je dois faire pour vous plaire, connards, j'ai 20 ans, je vis ma vie comme vous le faisiez à mon âge, mais dans un contexte exceptionnel. Je n'en peux plus de toutes ces conneries." Et de conclure sa diatribe en invoquant la liberté d'expression. Fatigué, Liam.

Des chansons à succès, mais des accusations de plagiat

Si les 1D sont à cran, c'est que tous leurs faits et gestes sont scrutés depuis le début de leur carrière. Leurs œuvres aussi, décortiquées par des internautes mélomanes qui crient au plagiat, et cela dès leur première chanson, What Makes You Beautiful. Ecoutez. Ça ne vous rappelle rien ? Certains y ont entendu les premières notes de Summer Night, le tube du film Grease. Les garçons ont récidivé un peu plus tard avec Live While We're Young, un chouia inspiré de Should I Stay or Should I Go des Clash. Interrogé sur ces étranges similitudes, le groupe assume. "J'imagine que ça doit être très difficile de trouver un riff unique, parce qu'il y a eu déjà tant de chansons", explique Louis dans une vidéo diffusée par la BBC (en anglais). "C'est un peu fait exprès, c'est un super riff", concède Harry à propos des Clash.

Rebelote quelques mois plus tard. Les "Directioners" - le surnom de leurs groupies - s'alarment après une rumeur de plainte des Who, raconte RTL.fr. Le groupe britannique reprocherait à ses compatriotes d'avoir plagié Baba O'Riley, leur tube de 1971, pour l'introduction de Best Song Ever.

Suivent des réactions indignées des fans, accusant les Who de vouloir capitaliser sur la notoriété des 1D : "Nan mais sérieux, personne savait que vous exister alors…" (sic), dénonce ainsi une Directioner sur Twitter. Finalement, ce sont les Who eux-mêmes qui mettront fin à la polémique. "J'aime leur single et j'aime One Direction, confie le guitariste Pete Townshend au Mirror (en anglais). Je suis heureux de constater qu'ils aient pu être un peu influencés par The Who."

Un joint à la bouche, rebelles face à la police

Si toutes ces polémiques n'ont pas achevé d'inquiéter les parents, reste la dernière frasque en date : en "exclusivité mondiale", le Daily Mail (en anglais) assure montrer la "face sombre" du boys band propret. Le 27 mai dernier, le tabloïd britannique publie une vidéo tournée en avril pendant le passage des cinq garçons à Lima, au Pérou. Derrière la caméra, Louis, l'un des membres du groupe, tend une longue cigarette roulée à son camarade Zayn. "Et nous voilà, quittant le Pérou, lance-t-il. Un joint allumé." Puis, s'amusant, après avoir filmé un policier à proximité de leur véhicule : "Il regarde vers nous et il pense : 'Je suis sûr que je peux sentir une substance illicite là-dedans'."

Shocking pour un groupe qui cible les adolescentes. C'est finalement leur camarade Liam qui tente de limiter la casse sur Twitter. "J'adore mes potes et peut-être que les choses ont dérapé, je m'en excuse, plaide-t-il. Nous avons tous la vingtaine, on fait des choses stupides à cet âge-là. Nous devons tous grandir dans des conditions extrêmes."

Déjà embourbé dans des polémiques similaires en 2013, comme une altercation avec un paparazzi, Justin Bieber avait alors reçu le soutien de Louis : sur son compte Twitter, le membre des 1D appelait les journalistes à être moins virulents envers le chanteur canadien. Quelques mois ont passé et depuis, Justin Bieber a peaufiné son image de rebelle. Mais à ce rythme-là, le boys band britannique pourrait bien le rattraper et être obligé de demander la clémence de la presse.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.