Janelle Monáe, une décharge électrique à Rock en Seine
Le Président américain a déjà annoncé avec humour qu’il y aurait bientôt une salle "Janelle Monáe" dans la Maison blanche. "Elle (y) a donné des concerts une quinzaine de fois (…) Michelle et moi l’adorons. Nous adorons son énergie. Nous adorons son talent." Partout où elle passe, Janelle Monáe ramasse des fans. Qu’ils s’appellent Barack Obama ou Puff Daddy, tous ceux qu’elle a pu admirer sont aujourd’hui à ses pieds. A tel point que cette mini-diva d’un mètre 52 s’offre des duos de haut vol sur son dernier album sorti à la fin de l’année dernière, avec Erykah Badu, Miguel ou Esperanza Spalding.
La jeune femme de 28 ans s’accompagne également du trop rare Prince pour un duo gracieux, "Givin em what they love". Les deux artistes se sont rencontrés en 2008, après un concert de Janelle Monáe à Los Angeles. Et comme à chaque fois, le "charme Janelle" opère. "Il m’a dit qu’il adorait ma voix jazz et ce que je faisais, confie la chanteuse au Guardian. Il nous a invités chez lui ce soir-là, et nous avons organisé une jam session. C’était incroyable."
Janelle Monáe dit vouloir "créer une musique intemporelle". Elle y parvient avec brio, en mêlant de très nombreuses influences au sein même de ses chansons. Difficile de dire à quel genre de musique elle appartient. C’est un peu du rap, du hip hop et du rock. Mais c’est aussi de la soul, du jazz, du blues et des arrangements classiques avec des orchestres et ces chœurs qu’elle adore tant. Le plus facile reste encore de dire que Janelle Monáe ne cesse de créer sa propre musique, que l’on se refuse à ranger dans des cases tant cette idée semble la dépasser.
"On grandit dans la génération iPod en termes de genres, dit-elle à Chron. Je ne marche pas avec les labels et les catégories. Je n’y crois pas. C'est une création de l’homme (…) Si vous regardez sur mon iPod, et sur les iPods de beaucoup de gens, vous ne voyez pas seulement du hip hop ou seulement de la musique classique. Vous pourrez aller de Jimi Hendrix à James Brown en passant par Judy Garland ou DeBussy". "Metropolis", son monde imaginaire
Pour parvenir à créer cette musique hors du temps, Janelle Monáe s’est créé son "propre petit monde", inspiré de celui de Dorothy du "Magicien d’Oz", qui vient comme elle du Kansas. "(Quand j’étais petite) j’ai commencé à voir à quel point la musique pouvait changer des vies, et j’ai commencé à rêver d’un monde où chaque jour serait comme un dessin animé ou comme à Broadway, où la musique tomberait du ciel et où tout pourrait arriver", confie-t-elle.
Ce monde, elle le raconte depuis son premier EP, "Metropolis", un hommage au film de Fritz Lang de 1927. Elle y chante l'histoire du personnage qu'elle s'est créé, Cindi Mayweather, son double android de l'année 2719 qui doit sauver les habitants de Metropolis d’une société secrète qui voyage dans le temps pour supprimer la liberté et l’amour de tous les siècles. Elle vogue dans ce monde de science-fiction depuis ses premières chansons (produites par Big Boi, du duo OutKast) et continue d'exploiter cet univers, en imaginant ses clips sous la forme de petits films, comme dans "Electric Lady", le dernier en date.
L'artiste ne compte pas s'arrêter à la musique. D'après le Guardian, Janelle Monáe préparerait un roman graphique autour de son personnage de Cindi Mayweather, qui évoluerait dans le monde qu'elle décrit dans ses albums.
Janelle Monáe sera en concert dimanche 24 août à 18h45 sur la scène de la Cascade, à Rock en Seine.
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