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Musique : Durand Jones, la Louisiane dans la peau et dans la voix

Parmi les voix soul les plus intéressantes actuellement aux Etats-Unis, Durand Jones vient de sortir son premier album solo, lui qui s'est fait connaître avec son groupe The Indications. Un album comme une ode à sa Louisiane natale, et plus particulièrement sa ville natale d'Hillaryville.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Durand Jones sort son premier album solo, après trois albums avec son groupe The Indications. (Rahim Fortune)

"L'endroit rêvé où vivre". Dans son premier album solo, il fallait que Durand Jones présente sa ville natale, Hillaryville, alors il a carrément placé une interlude au début de son album, The Place You'd Most Want To Live, donc. Havre de paix fondé par d'anciens esclaves sur les rives du Mississippi, cette ville l'a construit dans sa simplicité et le dénuement de son enfance, et a façonné sa voix.

"Je voulais faire un album dont le "moi" de 17 ans serait fier."

Durand Jones

à franceinfo

Des étoiles dans les yeux, pour expliquer la variété de genres qu'on trouve sur ce premier disque, bien au-delà de sa stature de chanteur soul : "À l’époque le gamin que j'étais était dans un groupe de punk, il chantait du gospel à l’église, il jouait du jazz classique à l’école. Il y a tellement de facettes en moi, et je voulais vraiment le montrer dans ce disque".

Après trois albums avec son groupe The Indications, celui qui avait quitté sa Louisiane pour l'Indiana ne pouvait imaginer ce premier disque en solo qu'ainsi : "Je voulais raconter mon histoire". Et même plus que ça : "À 17 ans, j’avais si hâte de quitter Hillaryville, de fuir cet endroit pour voir ce qu’il y avait au-delà des champs de canne à sucre… Et quand je me suis retrouvé à l’extérieur, j’ai réalisé à quel point cette ville était spéciale. Cela m’a semblé très important de lui rendre hommage". De la soul dans la voix, Durand Jones est un formidable chanteur tout court.

"Dans notre monde de masculinité, il faut se montrer fort à tout prix, mais moi je trouve qu’il n’y a rien de plus masculin que de ne pas avoir peur de montrer ses émotions."

Durand Jones

à franceinfo

Il était donc primordial de se raconter, de tout son être. Durand Jones, d'extraction très modeste, chanteur, Noir, homosexuel, a toujours été conscient de devoir se battre pour faire vibrer sa voix. Et là, il voulait le montrer, citant James Baldwin comme un modèle, "lui qui n’avait pas peur d’être vulnérable". Durand Jones en a tiré une sorte de morale : "Affronter tous ces traumatismes, qui m’accompagnent depuis toujours, m’a montré qu’être vulnérable pouvait mener à une forme ultime de force".

Durand Jones, bien plus que de la musique soul | La chronique de Yann Bertrand

Durand Jones, Wait Til I Get Over (Dead Oceans). Album disponible. En concert le 30 août à Paris (Les Etoiles).

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