St Germain, un retour l'oreille tournée vers l'Afrique

Le succès lui est tombé dessus sans qu'il s'y prépare vraiment. Ludovic Navarre, le musicien derrière le pseudonyme St Germain, timide et réservé, est devenu le parrain d'une French touch qu'on a voulu lui imposer, un peu malgré lui, et alors que son électro ne ressemblait pas à celles des autres locomotives, Phoenix, Air ou Daft Punk. Son troisième album, éponyme, 15 ans après le dernier, porte donc le sceau du virage total. Lassé des concerts - des centaines à travers le monde - il a pris son temps pour revenir avec tout autre chose. Après de multiples tests, il a puisé son inspiration du côté du Mali, après s'être penché pendant quelques années sans succès vers le Nigeria ou le Ghana.

Passionné de jazz et de blues, Ludovic Navarre s'empare brillamment des rythmes africains pour tirer le fil de cet héritage. Entre musique house et musique de l'âme, son album écarte toute figure de style pour embrasser l'originalité. Cela valait le coup d'attendre 15 ans.