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Sur scène à Paris, Bob Dylan bannit la nostalgie

Bob Dylan, en concert à Paris dimanche et lundi au Palais des Sports, bannit la nostalgie sur scène. Les "Dylanophiles" de la première heure trouveront de quoi alimenter la flamme avec la parution d'un livre imposant et d'enregistrements inédits de sa fructueuse période 1965-66.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Bob Dylan, en juillet 2012, aux Vieilles Charrues
 (David Vincent/AP/SIPA)

"She belongs to me" (1965) avec quelques notes d'harmonica en début de concert puis "Blowin' In The Wind" (1962) soutenu par un violon en fin de show, et c'est tout. Sur scène dimanche soir, pour le premier de ses deux concerts au Palais des sports, Bob Dylan ne fait rien pour alimenter la nostalgie des années 60. Vêtu d'un chapeau clair à large bords, de santiags blanches et d'un costume sombre brodé de motifs brillants, Dylan puise dans ses deux derniers albums, "Shadows In The Night" (2015, des reprises de Frank Sinatra) et "Tempest" (2012) lors d'un concert sobre oscillant entre ambiances blues et jazz.

Épaulé par cinq musiciens et un jeu de lumières raffiné, le chanteur de 74 ans trace sa route en crooner assumé dans un show rodé où manque un brin d'émotion.

Sa légende, Bob Dylan a toujours laissé les autres l'écrire, rappelle le romancier et chroniqueur Philippe Margotin, co-auteur avec le musicien Jean-Michel Guesdon de "Bob Dylan, la totale", anthologie décortiquant ses 492 chansons disponible mercredi aux éditions du Chêne. "Il a tout changé dans ce qu'on appelle la musique populaire. Il a réuni tous les courants américains, blues, country, même gospel, il est au centre de la grande révolution musicale des années 60 mais avec cette faculté de ne jamais vouloir apparaître comme un prophète, il a toujours refusé cette étiquette", explique Philippe Margotin à l'AFP. 

Ce livre détaille la genèse, les paroles et les dessous de l'enregistrement des chansons de Dylan, celles de sa discographie officielle comme celles figurant sur les enregistrements alternatifs ou "pirates". 

Quand Dylan électrifie sa guitare


Les plus mordus se verront proposer le 6 novembre un coffret regroupant les enregistrements de leur idole durant la période 1965-66. C'est durant ces années décisives que le chanteur a changé la face du rock - et "trahi" la folk pour certains - en électrifiant sa guitare lors du festival de Newport (Etats-Unis). Ce coffret baptisé "The Cutting Edge 1965-66" (Columbia/Legacy) rassemble des versions de travail, des versions alternatives et des inédits tirés de l'enregistrement des albums "Bringing It All Back Home", "Highway 61 Revisited" et "Blonde On Blonde". Une version grand public en 2 CD propose une sélection mais certains préféreront la version en six disques, dont l'un réunira 20 versions différentes de "Like A Rolling Stone", l'un des monuments de Dylan.

C'est d'ailleurs l'enregistrement de cette chanson culte que revivent les spectateurs de l'étonnante pièce "Comme une pierre qui ....", véritable plongée en studio proposée jusqu'à dimanche à Paris par la Comédie-Française.

Actuellement en tournée européenne, Bob Dylan sera le 1er novembre à Bruxelles, le 3 à Rouen et les 13-14 novembre à Bâle (Suisse).

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