Taxe sur le streaming musical : "L'idée est de créer une impulsion nouvelle pour la musique française", se réjouit un syndicat de producteurs

Le gouvernement a annoncé, mercredi, la mise en place dès 2024 d'une taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne.
Article rédigé par franceinfo
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Un adolescent écoute de la musique. Photo d'illustration. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

"L'idée est de créer une impulsion nouvelle pour la musique française", se réjouit, Guilhem Cottet, directeur général de l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), invité jeudi 14 décembre sur franceinfo. Il a réagit à l'annonce d'une nouvelle taxe sur les plateformes de streaming musical.

Le gouvernement français a en effet confirmé mercredi 13 décembre la mise en place dès 2024 d'une taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne, destinée à financer le Centre national de la musique (CNM), une instance créée en 2020 pour soutenir la filière musicale française, à l'instar du CNC pour le cinéma.

franceinfo : Est-ce que cette taxe correspond à ce que vous demandiez ?

 Guilhem Cottet : Nous n'avons pas les détails à ce stade puisque le projet de contribution obligatoire du streaming fait l'objet de discussions foisonnantes entre le gouvernement et les parlementaires, donc on attend le vote définitif qui devrait avoir lieu sous peu.

"Mais d'une manière générale, ce projet répond à nos attentes en matière de financement du Centre national de la musique et, plus largement, le financement de l'ambition pour la filière musicale qu'il entend porter."

Guilhem Cottet, directeur général de l'UPFI

à franceinfo

À ce stade, quels sont les contours de cette taxe?

Il s'agit d'une taxe d'un niveau très faible mais qui concerne l'ensemble des acteurs du numérique qui diffusent de la musique en ligne. Ça va des plateformes qu'on appelle pure players (dont c'est vraiment le cœur de métier) jusqu'aux plateformes dont c'est plutôt une activité parmi d'autres. Je pense aux Gafa notamment, mais également tout ce qui est réseaux sociaux, etc. De la même manière que ces acteurs sont déjà taxés pour financer la création audiovisuelle dans sa diversité au CNC, on va les taxer aussi pour alimenter les programmes de soutien à la musique.

À quoi va servir cette taxe ?

L'idée, c'est vraiment de créer une impulsion nouvelle pour la musique française. Aujourd'hui, la création locale a besoin d'un coup de pouce pour favoriser les investissements, pour favoriser la diffusion de nos artistes à l'international, pour gagner des parts de marché. La France a vraiment un rôle à jouer et nous avions besoin d'un établissement public pour porter cette action-là, pour permette à la filière de se structurer, de se fédérer puisque aujourd'hui, elle est un petit peu atomisée entre les différents acteurs et les différents intérêts.

"On a besoin de trouver une voix commune pour s'exprimer et le CNM a pour vocation première de remplir ce rôle."

Guilhem Cottet, directeur général de l'UPFI

Mais cette taxe ne plaît pas aux plateformes comme Spotify et Deezer. Leur argument, c'est de dire qu'ils financent déjà la production musicale. Qu'est-ce que vous leur répondez ?

C'est le cas de certaines plateformes, c'est un petit peu moins le cas pour d'autres. Il a de grandes disparités. Il est clair que du côté des pure players, comme Spotify ou Deezer, il y a une vraie vertu dans le système de rémunération de la création. Là, il s'agit de réaffecter un petit peu cet argent à des genres musicaux qui reçoivent aujourd'hui une rémunération très faible en streaming car qui dit rémunération très faible dit faible capacité à se financer derrière, avec un vrai risque à terme que ça nuise à la diversité de la création locale. Quelque part, ce qu'on essaye de viser, c'est la vitalité renouvelée de la filière française, du tissu de production français. Sinon, à défaut, tout le monde ira vers des genres musicaux qui sont peu nombreux mais extrêmement rémunérateurs dans le streaming.

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