Les Français de The Rabeats sur les terres des Beatles, à Liverpool
Pour la première fois en 20 ans de carrière, les Rabeats, principal "cover band", groupe de reprises français des Beatles, joue cette semaine au Cavern Club, là où les Fab Four ont été découverts il y a presque 60 ans. Une émotion immense face à un public exigeant.
C'était il y a presque 60 ans, à cheval sur les années 1961 et 1962. Les Beatles étaient lancés vers la gloire, passant presque une année à donner, tous les jours à l’heure du déjeuner, des concerts au Cavern Club. Devenu mythique, l'autoproclamé "club le plus connu du monde", même détruit puis reconstruit, suinte la légende sur chacune de ses briques authentiques.
Pour les Rabeats, étonnamment, Liverpool était jusqu'à cette semaine une terre inconnue, eux les fans ultimes des Beatles qui soulèvent les foules depuis 20 ans en tant que principal "cover band" français des Fab Four. Comme le dit le bassiste, Dip, le regard fixé sur une basse ayant appartenu à Paul McCartney, placée derrière une vitrine : "Si t’aimes pas les Beatles, faut pas venir ici !"
Alors forcément, monter sur cette scène qui a également accueilli les Rolling Stones, The Who, les Arctic Monkeys, Adele : "Le frisson, un truc de dingue, je ne pensais pas que ça se passerait comme ça…" Son compère batteur, Flamm, n'en revient toujours pas : "C’était un minimum de passer par ici pour ressentir, essayer de choper quelque chose, c’est impressionnant".
"On ne se rend pas compte que ce sont des Français"
Grimés comme les Fab Four, les Rabeats sont de vrais pros, depuis longtemps reconnus. Leur expertise et leur talent épuisent les timides réserves des fans venus par curiosité. Pour Vic et Leslie, un couple gallois, c'est la surprise totale. Lui, qui vient au Cavern Club depuis longtemps, affirme qu’ils sont "parmi les meilleurs", tandis qu’elle, en français, lâche comme un compliment : "On ne se rend pas compte que ce sont des Français". Près du bar, l'Anglais Paul, prénom prédestiné et pinte tenue fermement, est aussi sous le charme : "Ils ont tout déchiré, c’est super, c’est vraiment à ça que sert la musique : rassembler les gens."
On le sent bien, pour les quatre Picards qui rempliront l'Olympia les 17 et 18 janvier prochains, ce rendez-vous à Liverpool était affaire de crédibilité, devant un public tout aussi expert. "On est chez eux, c’est jouissif, c’est là que tu te dis que ce que tu fais depuis 20 ans vaut la peine." Flamm, le batteur fantasque sur scène, avoue même avoir ressenti davantage de pression qu’avant de se produire dans un Zénith. Et le trac s'est noyé bien vite dans les chants, de ceux qui ne quitteront jamais la légende des Beatles et de leurs amoureux transis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.