Nouvel album de Paul McCartney : "La créativité n'a pas été freinée par le Covid-19", se réjouit le rédacteur en chef de Rolling Stone
L'ex-Beatles sort "Paul McCartney III", son 18e album solo enregistré durant le confinement. Le musicien de 78 ans fait à nouveau preuve d'une grande liberté, jouant "avec tous les styles possibles et imaginables", s'enthousiasme Belkacem Bahlouli.
Alors que le chanteur britannique Paul McCartney sort son 18e album solo vendredi 18 décembre, enregistré dans son studio personnel en plein confinement, Belkacem Bahlouli, rédacteur en chef de Rolling Stone France, se félicite sur franceinfo que "la créativité n'a pas été freinée par les épidémies". Dans "Paul McCartney III", l'ex-chanteur des Beatles "fait ce qu'il veut", s'enthousiasme Belkacem Bahlouli. "Il y a des morceaux de 2 minutes 30, des morceaux de 8 minutes avec tous les styles possibles et imaginables, de la chanson traditionnelle anglaise au rock le plus dur."
franceinfo : Qu'est ce qui fait que Paul McCartney est à part? Est-ce uniquement la nostalgie Beatles ?
Belkacem Bahlouli : Non, c'est surtout un personnage sympathique, un homme qu'on a connu toute notre vie. C'était un grand-père, un père, un copain. Ça dépend de la génération. C'est un gars qu'on a toujours suivi et dont on connaît des dizaines de chansons par cœur. Il a ce côté attachant et il n'y a jamais de polémique avec lui, à part celle d'il y a 50 ans, quand il a quitté les Beatles et fait la Une de tous les journaux à l'époque. Mais là, ça a totalement forgé sa légende. Une semaine après la séparation officielle des Beatles, il sortait son premier album solo qui s'appelle "1" et qui s'inscrit donc dans la perspective de ce qu'il fera dans toute sa carrière, il y fait tout ce qu'il a envie de faire, ça va le libérer de tout. Dans son nouvel album qui s'appelle "3", on est dans cette même logique d'album en solo. Il fait ce qu'il veut. Il y a des morceaux de 2,30 minutes, des morceaux de 8 minutes avec tous les styles possibles et imaginables, de la chanson traditionnelle anglaise au rock le plus dur.
Il ne se pose pas de questions. C'est un musicien, il est enfermé chez lui, que peut-il faire ? Et bien... de la musique ! Surtout qu'il est plutôt bien équipé, on l'a vu dans son clip "Find my way".
Il y a eu l'an dernier un morceau hors album où il tentait l'autotune ("Get enough"). Là, c'est plus sage, mais il tente toujours ?
Non seulement il tente, il a sorti une vingtaine d'albums, mais il a écrit quand même quatre albums classiques, il a écrit des albums techno, un peu électro, etc. C'est un gars qui cherche toujours ce qui peut l'amener ailleurs que dans sa petite routine quotidienne. Il est curieux de tout. Sur ces collaborations passées avec Michael Jackson ("Say say say"), Rihanna ("FourFiveSeconds"), ou encore Taylor Swift.
C'est un gars qui explique en interview écouter tout ce qui sort. Il ne se pose pas la question de savoir si Taylor Swift c'est de la pop sucrée ou de la country.
Belkacem Bahloulià franceinfo
D'ailleurs si on écoute son dernier album ("Folklore"), on est dans la country americana plutôt très bien faite. L'album est intéressant parce qu'il a été aussi réalisé en confinement. Ces deux albums [de Taylor Swift et de Paul McCartney] représentent un peu la quintessence de ce que ça a pu être pour des artistes, y compris de très, très gros niveau, avec des notoriétés incroyables puisque ce sont les deux plus gros vendeurs actuels de disques. Cela montre quand même que la créativité n'a pas été freinée par le confinement et les épidémies.
Quand il avait sorti son duo avec Kanye West ("Only one"), il y avait des fans du rappeur qui se demandaient sur les réseaux sociaux qui était le vieux monsieur qui chantait. Ça permet aussi de renouveler le public ces collaborations ?
Alors, peut être. Mais pour avoir vu McCartney une bonne dizaine de fois en concert, le public est très jeune. J'y suis parfois allé avec mon fils qui a quinze ans. On voit que ça se renouvelle. Sur 60 ans de carrière, parce qu'il faut se rappeler qu'il a commencé au tout début des années 60, le public a toujours été là et il ne l'a jamais lâché. Paul McCartney s'est renouvelé. C'est comme pour les Stones, Paul Simon, ou même Bob Dylan. Il y a une très grosse proportion du public qui est très jeune, voire qui a moins de 20 ans et qui se passionne pour McCartney.
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