The Police en concert : opération nostalgie
21h. Les projecteurs du Stade de France s'éteignent, un frisson parcourt l'échine des 79.000 spectateurs réunis dans l'arène. Et les voilà, comme au bon vieux temps ! Sting, plus jeune que jamais, en pantalon moulant et t-shirt ajusté, basse fatiguée en bandoulière, Stewart Copeland, crinière grise ceinte d'un bandeau noir, baguettes virevoltantes tenues par des mains gantées de blanc et Andy Summers, l'aîné (65 ans), petite bedaine recouverte par un t-shirt rayé. De sa Fender rouge, retenue par une improbable sangle ornée de personnages de la série Southpark, il attaque une intro immédiatement reconnue par la foule : Message In A Bottle. C'est parti pour un karaoké géant de près de deux heures...
Le trio enchaîne tubes et morceaux moins connus devant un public conquis. Certes, l'énergie des années 80 n'est plus là, certes la complicité des musiciens ne saute pas aux yeux, certes cette reformation sent l'opération commerciale. Mais le plaisir d'entendre Walking On The Moon, Can't Stand Losing You ou So Lonely est intact. Mission nostalgie accomplie. Le "show" est sobre, minuté, parfaitement exécuté. Sur certains morceaux, le spectacle se transforme en messe, le public reprenant religieusement les inimitables "Yo-yo-yo" de Sting et les fans de la première heure sont récompensés par quelques titres rares réarrangés.
Pour boucler la boucle, lors de l'ultime rappel, un invité surprise fait son entrée aux côtés du trio : c'est le Français Henry Padovani, premier guitariste de The Police à l'époque de la galère, bien avant le succès de Roxanne. Sur la scène du Stade de France, il interprète, avec Sting, Stewart Copeland et Andy Summers, l'un des premiers titres du groupe mythique, Next To You, dans une version un peu brouillonne, mais rafraichissante. Comme il y a trente ans.
Date supplémentaire, ce soir, toujours au Stade de France.
Anne Jocteur Monrozier
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