Trans Musicales 2024 : DeLaurentis, Kukii, Girl Ultra, ces artistes féminines qui déménagent
Les couleurs et les images de DeLaurentis, les influences égypto-iraniennes de Kukii ou encore la proposition électro de Girl Ultra illustrent la programmation foisonnante des 46e Trans Musicales de Rennes qui se tiennent jusqu'au dimanche 8 décembre.
DeLaurentis, des couleurs à la musique
Son nouvel album Musicalism, qui sortira le 17 janvier, est présenté au festival samedi 6 décembre, avant un live immersif à la Gaîté lyrique à Paris le 11 décembre. "J'ai tout le temps associé la musique à des couleurs ou à des images", explique Cécile Léogé alias DeLaurentis, qui rapproche sa perception de la synesthésie, trouble neurologique où un stimulus est associé à plusieurs sens.
"Mes instruments sont des pads lumineux sur lesquels j'assigne des couleurs et qui, pour moi, sont déjà associés à des sons" ou des groupes de sons comme "les sons boisés, plutôt dans les rouges, les sons aquatiques plutôt dans les bleus, les sons organiques plutôt dans les verts", explique la musicienne, qui élabore chaque morceau comme un tableau.
Ordinateurs, vocodeurs, synthétiseurs : DeLaurentis n'aime rien d'autre qu'expérimenter au milieu de ces machines, dont elle est tombée amoureuse après une formation classique. Pour dénicher "des sonorités qu'on n'entend pas naturellement", la compositrice recourt aussi depuis 2018 à des outils d'intelligence artificielle. Celle-ci est non générative : elle ne s'applique qu'à sa voix ou son répertoire, pour créer des chœurs ou des sons percussifs notamment. DeLaurentis voit cette IA avant tout comme un "outil créatif".
Kukii, pop flamboyante
Active depuis 2015 sous l'alias Lafawndah, Kukii a opéré sa mue avec un nouveau nom, une tignasse orangée flamboyante et une création qu'elle dévoilera pour la première fois aux Trans Musicales, samedi 7 décembre au milieu de la nuit.
Son nouvel EP à paraître le 20 février est porté par Rare Baby et son clip tourné dans les rues du Caire en Égypte, qui la propulse dans un univers quelque part entre M.I.A. et Gwen Stefani. Kukii revendique sa singularité, fusion explosive des différentes cultures qui irriguent cette artiste née en France, mais à l'héritage égypto-iranien prégnant.
"C'est la première fois et je pense la dernière fois où je fais une chanson qui est à propos d'où mes parents viennent, de qu'est-ce que ça me fait. C'est une chanson passeport", dit-elle, précisant être nourrie tout autant par "les voyages", "la vie", "l'amour".
Entre échos du Moyen-Orient et pop expérimentale, Rare Baby dégage "un sentiment un peu enfantin", "de revanche de dire : je suis unique aussi. Je n'ai qu'un exemplaire", indique celle qui s'est rapprochée du mahraganat, mélange de musique populaire égyptienne (chaâbi) et d'électro, mode d'expression de la jeunesse égyptienne.
Girl Ultra, clin d'œil électro
Dans la besace des Trans également, la chanteuse mexicaine Girl Ultra imprime une voix R&B en espagnol, dans l'écrin électro de son dernier opus, Blush. Avant sa participation au festival, sa première scène française, elle s'est déjà produite au méga festival américain Coachella.
"Elle y était la seule artiste latine américaine programmée", rappelle Nova. Blush, sorti en juillet 2024, est "un clin d'œil à la musique électronique des années 2000, mélangeant la musique club, rock et musique garage".
Aux Trans, d'autres artistes féminines affirment haut et fort leur style. Mamy Victory et Defa, duo sénégalais constituant Def MaMa Def, entendent montrer comment elles croisent rap et R&B en wolof, entourées de musiciens. De son côté, la chanteuse multi-instrumentiste et danseuse franco-brésilienne Gildaa sera sur scène tous les soirs pour construire, en lien avec le public, ses morceaux électro-acoustiques.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.