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Trois choses que vous ignorez (peut-être) sur le chanteur Richard Anthony

Le célèbre chanteur s'est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 77 ans. Un journaliste de France 3, proche de l'artiste, nous raconte l'homme aux tubes en série.

Article rédigé par franceinfo
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Richard Anthony lors d'un concert de la tournée "Age tendre et têtes de bois", à Montpellier (Hérault), le 17 décembre 2008. (MAXPPP)

On n'entendra plus siffler le train. Richard Anthony est mort à l'âge de 77 ans, dans les Alpes-Maritimes, dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 avril. Idole des années 1960, le chanteur laisse un impressionnant répertoire derrière lui. Bernard Persia, journaliste à France 3, était proche de Richard Anthony depuis vingt-cinq ans. Pour francetv info, il se souvient d'un "homme atypique"

Chanteur "par hasard"

Richard Anthony n'était pas "programmé" pour faire de la musique. Né en Egypte, fils d'une Anglaise, elle-même fille de diplomate, et d'un industriel syrien qui avait fait fortune dans le textile, "il n'était pas fait pour chanter..." A 20 ans, il vit à Paris depuis sept ans et vend des réfrigérateurs en porte-à-porte. "Alors qu'il se trouve dans le Sud, il se retrouve par hasard dans une propriété de Golfe-Juan, et il tombe sur un homme qui lui propose de boire un café", raconte Bernard Persia.

"Richard lui dit qu'il ne sait pas ce qu'il a envie de faire de sa vie. Il a simplement envie de gagner de l'argent assez vite et d'être connu. On lui répond alors d'essayer la musique parce que c'est le début du rock'n'roll, les années 1960... Et c'est ce qu'il a fait."

L'idole yé-yé qui avait le trac

En 1958, Richard Anthony, de son vrai nom Richard Btesh, enregistre deux chansons (des adaptations de succès anglo-saxons), "et c'est la troisième qui a fonctionné, elle s'appelait Nouvelle Vague", témoigne le journaliste de France 3. 

"Il était timide et complexé par la scène et la télévision, il avait le trac. C'est l'amour de la musique qui l'a porté." Et le chanteur enchaîne les reprises de twist ou de rock américains : Fiche le camp, Jack (1961) ; J'entends siffler le train (1962) ; Itsy Bitsy petit bikini (1963)... 
 
"Richard avait le nez pour sentir si cela allait marcher en France et il a eu un nombre incroyable de succès avec ses reprises, poursuit Bernard Persia. Il a été le premier artiste français à enregistrer à l'Abbey Road, le célèbre studio des Beatles. Il a fréquenté les Beatles, Mick Jagger... Il a été célèbre avant les autres, il avait de l'avance. Avant la vague yé-yé de Johnny, Eddy Mitchell..." Et les chiffres donnent le tournis : il a vendu près de 50 millions de disques et enregistré plus de 600 titres. Au total, 21 de ses tubes ont été classés en tête des ventes.

L'homme des démesures

Bernard Persia se souvient d'un homme "populaire, très cultivé, il avait beaucoup voyagé, il connaissait plusieurs langues, il était curieux, très soucieux des autres". Et doté d'autodérision : "Il parlait de lui-même comme d'un vieux chanteur ringard des années 1960". Mais la réalité est plus complexe. Si le succès s'enraye à partir des années 1970, sa carrière, faite de hauts et de bas, oscille au rythme de fréquents come-back de plus ou moins longue durée, dans les années 1980, 1990 puis 2000, notamment grâce aux populaires tournées d'anciennes vedettes "Age tendre et Têtes de bois".

Marié plusieurs fois, père de neuf enfants, Richard Anthony a aussi connu des déboires avec le fisc qui le fera incarcérer trois jours en 1983. "Il ne disparaissait pas forcément de la vie publique parce que cela ne marchait pas, mais parce qu'il était très attaché à la vie de famille. Et, à chaque fois qu'il divorçait ou qu'il se séparait, il était anéanti, il ne faisait plus rien", raconte Bernard Persia. 

Le journaliste de France 3 se souvient d'un "homme heureux" d'avoir repris la scène à l'occasion des tournées populaires d'"Age tendre et têtes de bois". 

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