Trois mois après, les Eagles of Death Metal de retour à Paris
"Nos Amis Tour" : le nom de la tournée européenne des Eagles of Death Metal dit tout de la forte teneur en émotion qu'a pris cette date à l'Olympia, ce mardi soir. Depuis trois mois, le groupe californien, rentré chez lui après l'attaque du 13 novembre, a dû digérer le drame, mais aussi la nouvelle dimension d'une formation tout sauf grand public auparavant. En quatre albums, le dernier paru l'année dernière - Zipper Down -, le cercle des fans s'est agrandi au rythme des hymnes sensuels de ces as du rock nerveux et souvent potache.
L'aspect potache n'a pas disparu mais s'est singulièrement atténué, à l'image d'un leader moustachu et déglingué qui ne peut pas retenir ses larmes à chaque fois qu'il évoque le drame. Dix jours seulement après l'attaque au Bataclan, Jesse Hugues s'exprimait sur le site Internet Vice, clamant son envie "d'être le premier à rejouer au Bataclan, parce que nos amis y sont morts ".
Ce retour à Paris, nous y sommes et beaucoup de choses ont été dites. Les circonstances de l'attaque, la personnalité originale d'un chanteur à la fois très pieux et marié à une ancienne star du porno, ne se déplaçant jamais plus sans son revolver à la ceinture. Le groupe fondé à la fin des années 90 par Jesse Hugues et son ami Josh Homme, charismatique leader des Queens of the Stone Age, doit être plus encadré que jamais. A Stockholm samedi dernier, pour leur première date européenne, ils n'ont quasiment rien dit sur scène de leur émotion mais elle sera très forte au moment de retrouver des visages forcément familiers dans le public de l'Olympia ce mardi soir. Les survivants du Bataclan ont été invités mais beaucoup ne se décideront qu'une fois devant la salle.
Une salle devant laquelle le dispositif de sécurité a forcément été renforcé, et dans laquelle seront disséminés des policiers en civil. Une soirée de larmes et de sueur, au terme de laquelle le rock and roll et l'amour finiront forcément par l'emporter, au son de ce titre devenu cri de ralliement, repris partout à travers le monde : I Love You All The Time .
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