Un des officiers de Pinochet meurtriers du chanteur Victor Jara se suicide avant la prison
Un général chilien à la retraite, condamné définitivement lundi 28 août avec d'autres officiers pour le meurtre en 1973 du chanteur populaire Victor Jara au lendemain du coup d'Etat militaire d'Augusto Pinochet, s'est suicidé mardi peu avant son incarcération, a annoncé le ministère public.
Lorsque la police s'est rendue chez lui pour le conduire en prison, le général Hernan Chacon, 85 ans, "a pris une arme à feu qu'il a retourné contre lui ce qui a provoqué sa mort", a expliqué à la presse le procureur Claudio Suazo.
Sept militaires condamnés pour le meurtre du chanteur
La veille, la Cour suprême avait confirmé les peines d'emprisonnement, allant de 8 à 25 ans, prononcées à l'encontre du général Chacon et de six autres anciens militaires pour le meurtre du chanteur. Les sept anciens officiers, âgés de 73 à 85 ans, étaient libres jusqu'à cet arrêt définitif.
Selon cet arrêt, le général à la retraite a participé à la sélection et à l'interrogatoire des 5 000 prisonniers politiques transférés dans le stade de Santiago après le coup d'Etat sanglant contre le président socialiste Salvador Allende, élu en 1970.
Victor Jara, icône de la musique latino-américaine
Victor Jara, membre du parti communiste chilien et fervent partisan du président Allende, se trouvait parmi les prisonniers transférés dans le stade qui porte aujourd'hui son nom. Il y a été interrogé, torturé et tué. Son corps a été retrouvé criblé de 44 balles. Il avait 40 ans.
Le corps d'un codétenu, Littre Quiroga, 33 ans, directeur national des prisons et militant lui aussi du parti communiste, a été retrouvé avec des traces de torture près de celui de Victor Jara et de trois autres prisonniers lors de l'exhumation ordonnée en 2009.
Chanteur pacifiste, Victor Jara est une icône de la musique populaire latino-américaine avec des chansons comme "Le droit de vivre en paix". Il a inspiré des musiciens tels Bob Dylan. Lors d'un concert donné en 2013 à Santiago, Bruce Springsteen lui a notamment rendu hommage.
Augusto Pinochet, auteur du coup d'Etat militaire au Chili il y a 50 ans, est mort en 2006 sans jamais avoir été condamné pour les crimes commis par son régime, soit quelque 3 200 victimes, entre morts et disparus, selon les organisations de défense des droits humains.
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