: Vidéo "13h15". La grande légende du rock français s'est écrite au Golf Drouot

Au début des années soixante, les disques américains arrivent au compte-gouttes en France. Pour les écouter, les jeunes d’alors n’ont qu’une seule adresse : le numéro 2 de la rue Drouot, dans le IXe arrondissement de Paris. Le Golf Drouot, un ancien golf miniature situé près des Grands Boulevards, devient ainsi le quartier général du rock et du twist français.

Le journaliste et écrivain Philippe Labro est l’envoyé spécial du magazine de télévision "Cinq colonnes à la une" dans ce nouveau temple de la musique. Il a alors vingt-deux ans, l’âge du public : "C’était un petit endroit, tout à fait modeste. Il y régnait une ambiance, une atmosphère…"

"On amenait des disques et des camarades"

Eddy Mitchell se souvient de la première fois où il est allé au Golf Drouot : "A l’époque, j’avais treize ans et demi, quatorze ans. J’étais coursier au Crédit lyonnais. Je faisais souvent la 'bleue'… Je partais manger le midi et je ne revenais pas l’après-midi. Un jour, je suis monté là-haut avec deux ou trois copains. C’était la tristesse à l’époque là-dedans : un thé dansant. Ça faisait plutôt pension de retraite… On amenait des disques et des camarades. Au fur et à mesure, l’autre clientèle disparaissait. Si bien que c’est devenu une discothèque, dite 'à la mode'."

Le barman Henri Leproux accueille alors des jeunes de Paris qui s’ennuient : "C’était un noyau d’habitués du quartier. Ils habitaient à l’Opéra, square de la Trinité… C’était des étudiants, des employés de banque. Johnny ne travaillait pas et venait régulièrement. Il avait quinze ans. C’était un vrai titi parisien, habillé avec un blouson…" La future star du rock français prend soin de ne pas garer sa mob devant l’entrée du Golf Drouot, faisant croire aux filles qu’il est un Américain roulant en décapotable…