Zazie : "La séduction, c'est la différence, et non pas d'essayer de correspondre à un format"
La chanteuse Zazie est l'invitée du Monde d'Elodie. Elle confie la difficulté à concilier célébrité et amour et comment elle a appris à apprivoiser la scène.
"La séduction, c'est justement la différence, et non pas d'essayer de correspondre à un format", considère la chanteuse Zazie sur franceinfo dans Le Monde d’Elodie, à l’occasion de la sortie de son nouveau single Speed. L'artiste révélée au début des années 1990 avec Sucré Salé reste égale à elle-même. Captivante et originale, comme le rythme de Speed, qui progresse selon les battements de son coeur.
26 ans de carrière et Zazie n'a cédé à aucune concession. Elle peut s'en targuer malgré des débuts difficiles, comme elle le rappelle elle-même. Sa maison de disque lui avait proposé une attachée de presse qui voulait faire de Zazie une "blonde à forte poitrine". "Je n'avais pas vendu des camions du premier album alors il faut comprendre les maisons de disques, sourit-elle. Une séance de relooking a donc été organisée : "C'était la vraie solitude pour moi. Elle est arrivée en disant qu'il fallait tout changer (...) A la fin de la journée, je ressemblais à Molière", se rappelle-t-elle.
Une artiste "speed" de plus en plus sereine
Zazie est donc là où on ne l'attendait pas. Comme avec ce nouveau morceau dont le titre Speed est trompeur. Comme elle le rappelle, en 1995, sa chanson Zen ne reflétait en rien sa "manière de vivre" à l'époque. "Et aujourd'hui que j'arrive à une certaine sérénité, je sors Speed", sourit-elle. Ce titre est une manière, pour elle, de "se rappeler que le coeur bat tout le temps" et "qu'il faut de temps en temps masser ce muscle". Et ce, malgré des moments difficiles comme "une rupture, le chômage, des problèmes de santé, la perte de quelqu'un mais aussi la perte de confiance".
La célébrité peut se révéler délicate lorsqu'on est "une amoureuse avec un grand A", comme se définit Zazie. "Quand j'arrive dans un restaurant, c'est systématiquement à moi que l'on fait goûter le vin", raconte-t-elle. "Mes compagnons peuvent se sentir un peu dysfonctionnels. C'est difficile culturellement d'être une femme avec une certaine puissance"; confie l'artiste.
Parolière et musicienne depuis l'enfance
Amoureuse dans la vie, elle l'est aussi des mots. Auteure et compositrice reconnue, Zazie a toujours aimé écrire. "J'ai eu la chance au lycée de tomber sur deux profs qui m'ont donné le goût de la littérature", narre-t-elle. Mais avant de s'orienter vers la chanson, elle a d'abord été mannequin. "J'ai très vite compris que c'était l'enveloppe et que ce qui m'intéressait moi, c'était qu'on la décachète justement, et qu'on ouvre la lettre."
Son goût pour la musique remonte à l'enfance. "C'ést ma première langue vivante, avant même d'apprendre qu'une fourchette, c'est à gauche de l'assiette, et qu'un couteau, c'est à droite", affirme-t-elle. Sa mère fait toujours du piano à 85 ans, et son père a, lui, longtemps fait du saxophone. Zazie, son premier instrument de musique, c'était un synthé, un clavier.
Une bête qui a dû apprivoiser la scène
S'habituer à la scène a néanmoins pris un peu plus de temps que celui de la composition. "J'avais plus de trac que d'envie. J'avais envie de faire pipi, voire de vomir à cause du stress", se souvient-elle. "C'est délicat de chanter quand on a la nausée", s'amuse Zazie.
Mais lorsque le chanteuse s'est rendue compte qu'il ne s'agissait non pas d'affronter un "Annapurna", mais juste "des gens", la scène s'est révélée être le Graal. "Une fois qu'on a compris l'humilité de cela, et bien c'est la joie, c'est une célébration !", s'exclame la chanteuse, qui part en tournée dès 2019 pour défendre son dixième album Essenciel prévu pour le 7 septembre.
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