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Nantes abandonne le projet culturel "L'Arbre aux hérons" de 80 millions d'euros face à "l'urgence sociale et écologique"

La nouvelle attraction de la compagnie de La Machine ne prendra jamais son envol. La maire de la ville a annoncé ce mardi l'abandon du projet d'Arbre aux Hérons, une œuvre monumentale de 35 mètres de haut dont la facture a été jugée trop chère.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
"L'abre aux Hérons" de la compagnie de La Machine devait prendre place dans un jardin extraordinaire au cœur de la ville de Nantes en 2027 (PHOTOPQR/PRESSE OCEAN/MAXPPP)

La maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a annoncé mardi 13 septembre 2022 l'arrêt de son projet culturel d'Arbre aux hérons, une installation dont le coût évalué à 80 millions d'euros, ne répondait plus au "contexte d'urgence sociale et écologique". 

La nouvelle attraction de la compagnie de La Machine fondée par Jacques Delarozière et Pierre Orefice devait prendre place dans l'ancienne carrière Misery au cœur d'un parc public au pied de la butte Sainte-Anne. 

Abandon du projet de l'Arbre aux Hérons à Nantes
Abandon du projet de l'Arbre aux Hérons à Nantes Abandon du projet de l'Arbre aux Hérons à Nantes (France 3 Pays de la Loire/ V. Raynal / N. Guilbaud)

80 millions d'euros 

"J'ai décidé de mettre un terme à ce projet dans le contexte d'urgence sociale et écologique que nous connaissons", a déclaré la maire socialiste en conférence de presse. L'édile a mis en avant le renchérissement de son coût de construction, passé en un an de 52,4 à 80,4 millions d'euros, pour des raisons techniques, d'inflation et de hausse du coût des matières premières. "80 millions d'euros, c'est trop pour les Nantais", a ajouté Johanna Rolland, précisant faire "le choix de la raison et de la responsabilité".


Pour l’heure, les dirigeants de la la compagnie La Machine n'ont pas réagi. La maire invite les journalistes, à 11 h, ce vendredi 16 septembre, pour une conférence de presse en présence de Pierre Orefice et François Delaroziere.

Vingt ans de travail

Porté par la compagnie La Machine, créatrice du Grand éléphant emblématique de la ville, cette installation monumentale prenant la forme d'un arbre en acier aux branches végétalisées devait prendre place sur le site de la carrière Misery, face à la Loire, non loin du centre ville.

Haut de 35 mètres et de 50 mètres de diamètre, le projet avait été imaginé en 2002 par les fondateurs de La Machine, Pierre Orefice et François Delarozière, qui ont été "personnellement informés" de son arrêt.

Un projet repoussé à plusieurs reprises

Officialisé en juillet 2021, l'Arbre aux Hérons devait être financé en trois tiers par la métropole de Nantes, des partenaires publics et des entreprises privées.

Or, selon Johanna Rolland, la donne a changé sur le plan juridique. Alors que la métropole prévoyait d'octroyer un marché unique à la compagnie La Machine au titre de la création d'une oeuvre d'art, la préfecture a demandé fin août que la métropole réalise plusieurs marchés publics, renchérissant son coût de 13 millions d'euros.

Repoussé à 2027, ce projet était contesté de longue date par les élus écologistes de Nantes, membres de la majorité municipale. Julie Laernoës, députée de Loire-Atlantique et ex-tête de liste des écologistes nantais, a salué cet abandon: "Son coût faramineux, son montage financier bancal et sa vision obsolète de la culture ont eu raison de lui".


Selon la métropole nantaise, 8,5 millions d'euros ont déjà été engagés sur ce projet: 4,3 millions pour des études techniques et 4 millions d'euros pour la réalisation du bestiaire articulé installé sur le manège (héron, oiseaux, caméléon, paresseux...). En lieu et place, la maire précise que le Jardin extraordinaire, un jardin public attenant, sera agrandi. 

Pour Laurence Garnier sénatrice LR de Loire-Atlantique et vice-présidente de la région porte-parole de l'opposition LR, l'abandon est un nouvel échec de la maire de Nantes. Même son de cloche du côté de Valérie Oppelt, la conseillère municipale LREM. 


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