Oeuvres de Banksy à Paris : "Chacun y voit le message qu’il veut"
L'artiste Banksy a fait escale à Paris. Sept oeuvres y ont été découvertes et continuent de diviser l'opinion.
C'est sans doute le street artiste (artiste de rue) le plus connu au monde. Banksy a fait escale à Paris ces derniers jours. Au moins sept graffs ont vu le jour dans des quartiers emblématiques de la capitale. Elles ne sont pas signées mais il y a très peu de doute sur la paternité de ces oeuvres.
Un message derrière chaque oeuvre
Rue Cousin, dans le 5e arrondissement de la capitale, un homme peint en noir figure sur un mur, en face de l'entrée de la Sorbonne. Dans sa main droite, une scie. Dans la gauche, un os qu'il tend à un chien dont il vient visiblement de couper la patte. Pour Julie, une passante intriguée, cette oeuvre réfère à beaucoup de choses : "À l’esclavagisme, au terrorisme, au traitement qu’on a des migrants. Ici on les traite comme des animaux. Il y a un vrai message derrière", commente cette curieuse. "Est-ce que c’est un message sur la traite des migrants, sur le terrorisme, sur l’esclavage, sur la cruauté des humains en général, sur la relation que l’on a avec les animaux ?", s'interroge-t-elle. Et de conclure : "Chacun y voit le message qu’il veut."
A quelques centaines de mètres, au coeur du quartier latin, une autre oeuvre, plus discrète, recouvre la façade d'un immeuble. Un rat, figure récurrente de l'artiste, qui sort des égouts y est représenté. Pour Nicolas Laugero Lasserre, spécialiste du marché de l'art venu s'assurer qu'il s'agissait bien d'un Banksy, "chacune des oeuvres amène, évidemment, à un faisceau d’indices." En décryptant celle présente devant lui, l'expert y voit un message clair : "Banksy a beaucoup joué avec ces personnages, avec ces espèces de faux idéaux que nous a vendus l’impérialisme américain."
L'artiste ne fait pas l'unanimité
Plus au nord, porte de la Chapelle, le message est encore plus politique. A deux pas du centre de migrants démantelé fin mars, une jeune fille noire recouvre une croix gammée avec des fleurs roses. L'oeuvre n'a visiblement pas plu puisque elle a été recouverte de peinture bleu dans le week-end. "Ça ne me plaît pas parce que c’est une propagande. On est des immigrés, on dort dehors et on met une personne avec le signe nazi. Ça n’a rien à voir. On ne comprend pas le message", s'étonne ainsi Désiré, un sans-papiers du quartier.
Pour éviter de nouvelles dégradations, un collectif d'artistes parisiens a entrepris ce midi de protéger chacun des graffs avec une plaque de plexiglas. Quant à la chasse aux trésors, cette dernière n'est peut-être pas terminée puisqu'un autre graff a été découvert ces dernières heures sur la porte d'une des issues de secours du Bataclan. Une jeune femme, les yeux baissés, un mouchoir à la main. Un graff attribué lui aussi à Banksy qu'on imagine en hommage aux victimes des attentats.
Les oeuvres éphémères de Bansky sont souvent estimées à plusieurs centaines de milliers d'euros.
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