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Omara Portuondo, la dernière tournée de la chanteuse du Buena Vista Social Club

Omara Portuondo, 88 ans, une des dernières survivantes de l'ensemble de musiciens cubains du Buena Vista Social Club, continue à se produire et à chanter ces airs doux et sensuels. Intitulée "Ultimo beso" ("Dernier baiser"), sa tournée, censée être sa dernière, vient de démarrer à New York et se terminera le 31 août à Paris.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La chanteuse cubaine Omara Portuondo le 26 avril 2019 à New York (ANGELA WEISS / AFP)

"Je me sens très honorée d'apporter notre culture, notre musique au monde entier", a-t-elle indiqué à l'AFP lors de l'étape new-yorkaise d'une nouvelle tournée qui doit l'emmener en Europe et en Asie, pour se terminer le 31 août à Paris. Applaudie à tout rompre lors de son entrée sur la scène du Sony Hall vendredi 26 avril, Portuondo a chanté des mélodies classiques cubaines, pleines de chaleur et de sensualité, dont le hit "Guantanamera."

"La musique cubaine, la façon dont nous faisons de la musique, la ferveur avec laquelle les gens l'accueillent... Nous devons voyager à travers le monde", explique l'octogénaire.

Les adieux du Buena Vista Social Club en 2014-2015

La plupart des musiciens du Buena Vista Social Club venaient du milieu musical cubain d'avant la révolution castriste, sortis de leur retraite par la star cubaine Juan de Marcos Gonzalez et le guitariste américain Ry Cooder. Tirant son nom du seul club privé de l'île, le Buena Vista Social Club s'est fait connaître dans le monde entier avec le succès de leur album sorti en 1997, amplifié par le documentaire de Wim Wenders deux ans plus tard. Le Buena Vista Social Club avait fait ses adieux au public, avec sa tournée "Adios" en 2014-2015. Son chanteur vedette, Compay Segundo, est mort à La Havane en 2003.

Enregistré en six jours à peine, le disque, tout comme le film, véhiculait une image pleine de vie et de séduction de Cuba - contrastant avec l'image répressive du "commandante" Fidel Castro. Aujourd'hui, Portuondo balaie les questions sur les tensions américano-cubaines - qui se sont réchauffées sous l'administration Obama, avant de se refroidir à nouveau sous Donald Trump.

"Rien ne peut arrêter la musique"

"Nous sommes des gens très chaleureux, nous aimons le rythme, la joie, la vie", dit-elle en plaisantant avec son pianiste et complice de longue date, Roberto Fonseca. Et lorsque Fonseca a prévenu le public que Portuondo allait faire une petite pause lors de son concert du 26 avril, elle a paru surprise. Alors qu'il la prenait par le bras pour l'amener en coulisses, sous les cris enthousiastes des spectateurs, elle continuait à frapper des mains et à se déhancher au rythme des congas, ces percussions typiquement cubaines.

Le pianiste de 44 ans avait, dans sa jeunesse, assisté à un concert de Portuondo. Transporté alors par celle qui a collaboré avec Edith Piaf, Nat King Cole, Herbie Hancock ou Chucho Valdes, il était allé la voir, lui disant combien il aimerait jouer avec elle.

Aujourd'hui, malgré plus de 40 ans d'écart entre eux, Fonseca et Portuondo ont une relation faite de flirt et de complicité, et une symbiose palpable sur scène comme en coulisses. "Mon rêve s'est réalisé", explique Fonseca. "En jouant avec elle, j'apprends beaucoup", dit-il. "Cela donne une grande connaissance de la musique, une grande connaissance de votre propre culture".

Cuba, son eau de jouvence

Si on lui demande comment elle arrive à rester si énergique à un âge où beaucoup préfèrent se retirer de l'agitation du monde, Portuondo fronce les sourcils. "J'ai l'impression d'avoir 15 ans", dit-elle en riant. La source de son énergie, selon elle ? Cuba.

Mais même si cette tournée internationale est la dernière programmée pour Portuondo, elle semble déterminée à continuer à se produire en concert jusqu'au bout, même si ce n'est qu'à Cuba.

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