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2CV : les 70 ans d'une star de la route et du cinéma !

La 2CV, alias la Deuche, alias la Dodoche, alias Titine a 70 ans ! Son design spartiate et son bruit caractéristique ont fait de cette Citroën l'un des éléments importants du décor de la France de l'après-guerre. Elle figure à ce titre dans nombre de films dont le plus célèbre reste "Le Corniaud" de Gérard Oury.
Article rédigé par franceinfo
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Louis de Funès, Bourvil et la 2CV dans "Le Corniaud" de Gérard Oury
 ( NANA PRODUCTIONS/SIPA)

En mécanique, trois bruits de moteurs sont reconnaissables à peine l'engin démarré : le Vélosolex,  la Harley-Davidson et la 2CV Citroën ! Imaginée pour être abordable aux plus modestes budgets, cette automobile répondait à la Volkswagen allemande conçue à la même époque dans la même optique. La 2CV était d'abord un cyclope, dotée d'un seul phare et d'essuie-glaces qu'il fallait actionner à la main depuis l'intérieur de l'habitacle. La portière avant s'ouvrait alors de l'avant vers l'arrière, une mauvaise manoeuvre la rabattant dangereusement en cas d'ouverture fortuite en roulant.

Omniprésente sur les routes française dans ses différents avatars, elle n'a été vraiment détrônée que par la Renault 5 qui est restée moins longtemps mais a elle aussi marqué son époque. Elle est l'une des rares voitures à s'être forgée une véritable identité doublée d'un énorme capital sentimental au point de s'être vue affublée de nombreux surnoms. On possédait en effet une "deuche", une "dodoche", une "deux-pattes" ou tout simplement une "Titine". Elle fut la voiture des ouvriers, des familles modestes, des religieuses, celle des hippies et des étudiants. 

Reportage : J-C. Batteria / D. Fuchs / France 3 Stations Régionales

"Elle va marcher beaucoup moins bien, forcément"

Comme tous les objets symboliques d'une époque, la voiture du peuple de M. Citroën s'est forgée une place sur le grand écran, au premier plan ou comme élément du décor. Et, évidemment, la première 2CV à laquelle on pense alors, est celle conduite par Antoine Maréchal disloquée après un choc provoqué par la Rolls Royce de Léopold Saroyan. Maréchal et Saroyan, soient Bourvil et Louis de Funès, les héros du film "Le corniaud" au cours de laquelle une Cadillac vole rapidement la vedette à la Citroën. 

La 2CV dans tous ses états 

"Le Corniaud" n'est pas le premlier film à offrir à Bourvil l'occasion de conduire une 2CV. Quatre ans plus tôt, en 1961, et en noir et blanc, la Citroën l'accompagnait tout au long de l'inoubliable "Le Tracassin ou les Plaisirs de la Ville" d'Alex Joffé. On  y comprend que le véhicule ne pèse pas très lourd, même si, pour l'occasion du tournage, on l'avait sans doute débarrassé du poids de son moteur...

Pour Louis de Funès, ce n'était pas non plus un baptème de la 2CV. En 1964, il était pris en stop dans son uniforme de "Gendarme de Saint Tropez" par une jolie petite religieuse en cornette qui n'avait pas froid aux yeux quand il s'agissait de conduire vite. Conduire vite au volant d'une 2CV pouvait ultérieurement mener la même nonnette à une destruction de la voiture aussi efficace que dans le "Corniaud" mais cette fois sans même prendre le temps de s'arrêter.

Dans "L'eau qui fait des bulles" (!), de Maurice Delbez en 1960, Louis de Funès, encore lui, est un garde champêtre qui se retrouve contraint de convoyer un cadavre dans une 2CV, cette fois dans sa version fourgonnette.

"Les petits matins", (Jacqueline Audry, 1960). Là, c'est Bernard Blier qui prend en stop une jolie jeune fille (Agathe Aems)  qui se plaint que la voiture n'aille pas plus vite. Elle donne l'occasion au comédien de vitupérer l'époque.
En 1958, Jeanne Moreau, en panne avec son propre véhicule, monte dans la 2CV décapotée d'un noble à particule portant Ray Ban mais méprisant le monde dont il est issu, la preuve en étant le choix de sa voiture ! Le film de Louis Malle s'intitule "Les amants".

La 2CV paraît abonnée aux belles filles. En 1961, dans "La Bride sur le Cou", c'est B.B., Brigitte Bardot, qui en prend le volant. On peut au passage y apprécier la mollesse de ses amortisseurs. Le film permet de croiser quelques autres voitures emblématiques de l'époque : DS, Aronde ou Dauphine et même la Panhard aux formes extraterrestres !
Au chapitre des records, il faut mentionner la 2CV, version familiale et pourtant pas modifiée qui figure dans "Bébés à gogo" de Paul Mesnier en 1955. Il parvient à y faire entrer sept enfants et quatre adultes parmi lesquels Raymond Soulex et Jane Sourza qui n'étaient pas particulièrement longilignes !

Si la 2CV est une vedette de l'oubliable "Mon curé chez les nudistes", pilotée par un Paul Préboist en grande forme, elle figure également dans de véritables chefs-d'oeuvre. C'est le cas de celle que conduit Stéphane Audran dans "Le Boucher" de Claude Chabrol en 1970. A ses côtés Jean Yanne, meurtrier et mourant.

Pour refermer cette évocation loin d'être exhaustive de la présence de la 2CV sur le grand écran, on ne saurait oublier qu'elle fut une "James Bond car" en 1981 dans "Rien que pour vos yeux". Elle est alors jaune et permet à Carole Bouquet de sauver 007, alias Roger Moore. La tôle de la Citroën a beau y être criblée de balles... les deux protagonistes s'en sortent évidemment sans une égratignure.

La Deux-Pattes figure évidemment dans bien d'autres films. Merci au site Sens Critique dont la page "La Citroën fait son cinéma" nous a bien aidé dans la rédaction de cet article et sur la page duquel on trouvera les titres des nombreuses oeuvres que nous n'avons pas évoquées ici.

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