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A Plouagat, les villageois bretons votent pour la sauvegarde de leur église

Les habitants de Plouagat, un bourg breton de 2.600 habitants dans les Côtes d'Armor, ont plébiscité dimanche la restauration de leur église, menacée d'effondrement, lors d'un référendum organisé par la municipalité avant d'engager de coûteux travaux, une question à laquelle sont confrontées de plus en plus de collectivités.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'église de Plouagat est menacée d'effondrement. Le haut clocher de l'église Saint-Pierre, une flèche en granit érigée dans les années 1870, masque mal l'état de délabrement de l'édifice, composé d'éléments datant des XVe et XVIIIe siècles.
 (PHILIPPE SCHWAB / AFP)
La restauration de l'église Saint-Pierre, composée d'éléments datant des XVe et XVIIIe siècles et d'un clocher achevé en 1879, a été souhaitée par 82,5% des votants.

Surplombant la localité, la haute flèche en granit sans charme particulier de l'église masque mal l'état de délabrement de l'édifice strié de lézardes. A tel point que la mairie a pris l'an passé, "en accord avec l'évêché", un arrêté de fermeture en raison des risques d'effondrement. "La toiture et la charpente poussent sur les murs", explique Daniel Turban, adjoint au maire Paul Kervarec. "Les premières estimations pour les travaux vont de 1,1 à 1,5 million d'euros. C'est une somme importante, qui se traduira soit par plus d'impôts, soit par d'autres équipements en moins", souligne-t-il.

Depuis la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, les communes ont la charge de la plupart des bâtiments religieux, notamment quand ils ne sont pas classés, comme c'est le cas de l'église de Plouagat. Face aux coûts engendrés, et alors que seuls 4,5% des Français vont encore à la messe le dimanche, des communes ont déjà rasé des églises (5 depuis le début 2013).
L'église de Plouagat le 1er septembre 2013
 (PHILIPPE SCHWAB / AFP)
Un attachement à l'église
"Je suis satisfait de la mobilisation des électeurs", a déclaré le maire Paul Kervarec. Parmi les votants interrogés, la quasi-totalité avait témoigné de leur attachement à l'église. "J'ai toujours connu cette église, j'y ai été baptisée. Même si je n'y allais plus guère, je serais prête à payer un peu plus pour la garder" explique Yvette, 81 ans. Pour Etienne Névot, 18 ans, qui votait "pour la première fois" : "C'est une belle église, un jour j'aimerais m'y marier. On la voit de loin, c'est un point de rendez-vous". Pour Philippe, un sapeur-pompier trentenaire, "On ne se voit pas détruire le travail de nos ancêtres. La symbolique est trop forte."

Pour Marie, assistante sociale, "on ne nous a pas dit quels seraient les coûts d'une éventuelle démolition, ni le coût sur la durée d'une restauration pour chaque foyer". Pour Paul Kervarec, la restauration ne se traduira pas nécessairement par une hausse de impôts locaux. "On peut envisager une souscription, l'aide de la Fondation du patrimoine, voire, qui sait, l'aide d'un mécène..." A l'inverse, un vote négatif n'aurait pas forcément été synonyme de démolition, selon lui: "L'église (aurait pu) être rachetée par une PME ou un restaurant". 

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