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La découverte de la plus ancienne structure en bois en Zambie bouleverse notre connaissance des premiers hommes

La pièce date d'au moins 476 000 ans. Cela suppose des capacités techniques avancées, selon étude publiée dans la revue "Nature", mercredi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photo d'archéologues lors des fouilles, en 2019, sur le site préhistorique des chutes de Kalambo dans l'actuelle Zambie. (LARRY BARHAM / LIVERPOOL UNIVERSITY / AFP)

Cette découverte change notre regard sur les premiers hommes. Des archéologues ont mis au jour la plus ancienne structure en bois jamais façonnée par des humains. Cette construction complexe suppose des capacités techniques avancées, selon l'étude publiée mercredi 20 septembre dans la revue Nature . Exceptionnellement bien préservée, la pièce a été découverte sur le site préhistorique des chutes de Kalambo dans l'actuelle Zambie, et date d'au moins 476 000 ans. C'est bien avant l'apparition supposée de notre propre espèce, Homo sapiens. En effet, l'homme moderne est apparu il y a environ 300 000 ans.

La pièce en bois qui a été découverte consiste en deux rondins emboîtés, reliés transversalement par une entaille pratiquée intentionnellement. Elle devait servir à construire une structure, probablement la fondation d'une plate-forme surélevée, d'un passage ou d'un habitat. Une collection d'outils en bois, dont un bâton de fouille, a également été mise au jour sur le site. Des photos des différents éléments sont visibles sur le site de Nature.

L'utilisation du bois par l'homme à des âges aussi anciens avait déjà déjà prouvée, mais pour un usage limité : faire du feu, ou tailler en pointe des bâtons pour la chasse ou la cueillette.

La précédente plus ancienne structure en bois remontait à 9 000 ans

La plus ancienne structure en bois connue à ce jour remonte, elle, à seulement 9 000 ans, précise Larry Barham, professeur à l'Université britannique de Liverpool, premier auteur de l'étude. L'archéologue ne s'attendait pas à trouver un tel trésor en fouillant le site préhistorique de Kalambo, situé au bord sur la rivière du même nom, au-dessus de chutes d'eau hautes de 235 mètres. "Il est rare de trouver du bois dans des sites aussi anciens car généralement il pourrit et disparaît. Mais aux chutes de Kalambo, des niveaux d'eau élevés en permanence l'ont préservé", expliquent les auteurs dans un communiqué.

Les nouvelles pièces, découvertes en 2019, ont livré leur âge avec la datation par luminescence des dépôts entourant les objets. Cette méthode permet de déterminer quand ils ont été exposés pour la dernière fois à la lumière du Soleil avant d'être enfouis, détaille le professeur Geoff Duller de l'Université d'Aberystwyth au Pays de Galles, co-auteur.

Capacité d'abstraction

Larry Barham confie que la découverte a "changé sa vision" de nos premiers ancêtres. "Ils ont utilisé leur intelligence pour transformer leur environnement et se faciliter la vie, ne serait-ce qu'en fabriquant une plate-forme pour s'asseoir en bord de rivière", décrypte l'archéologue.

Les auteurs de cette structure ont réussi à fabriquer "quelque chose qu'ils n'avaient jamais vu auparavant" : contrairement à la taille d'un bâton, facilement observable et imitable, la création de deux pièces en vue de leur assemblage montre selon lui des facultés d'abstraction. " Le fait qu'ils aient pu travailler le bois à grande échelle suppose des capacités cognitives comme la planification, la visualisation du produit fini avant sa conception, le déplacement des objets mentalement dans l'espace", observe la préhistorienne Sophie Archambault de Beaune, professeure à l'Université Jean Moulin Lyon 3, qui n'a pas participé aux travaux.

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