Le chef de la diplomatie française remet des trésors archéologiques éthiopiens à Addis Abeba
Le ministre français des Affaires étrangères a initié samedi la remise de quelque 3 500 objets archéologiques appartenant à l'Ethiopie qui étaient en France depuis les années 1980 pour y être étudiés, une nouvelle illustration de la coopération des deux pays en matière d'archéologie et de paléontologie.
Jean-Noël Barrot a remis symboliquement deux bifaces et un coupe-pierre à la ministre éthiopienne du Tourisme Selamawit Kassa, à l'issue d'une visite du musée national où le chef de la diplomatie française a pu voir le fameux squelette de Lucy découverte en Ethiopie il y a tout juste cinquante ans.
"Remise et non restitution"
"J'ai eu le grand plaisir de vous remettre officiellement deux magnifiques bifaces et un coupe-pierre comme échantillons des près de 3 500 objets issus des fouilles qui ont été effectuées sur le site de Melka Kunture sous la direction du professeur (Jean) Chavaillon", a déclaré le ministre français."Ces objets, qui d'un commun accord avaient été envoyés en France pour étude, trouvent désormais leur place dans les collections paléontologiques éthiopiennes", a ajouté le ministre, en visite en Ethiopie dans le cadre d'une tournée africaine.
"Il s'agit d'une remise et non d'une restitution dans la mesure où les objets n'ont jamais été intégrés à des collections publiques françaises", a précisé Laurent Serrano, conseiller culturel à l'ambassade de France à Addis Abeba. "Ces artefacts, qui datent entre un et deux millions d'années, ont été trouvés lors de fouilles faites pendant plusieurs décennies sur un site près de la capitale éthiopienne", a-t-il ajouté.
Coopération patrimoniale
Parallèlement à cette remise, Jean-Noël Barrot a annoncé le lancement d'un nouveau projet, baptisé "Sustainable Heritage in Ethiopia" (Patrimoine durable en Ethiopie), extension du projet "Sustainable Lalibela"), en faveur de la valorisation de sites séculaires en s'appuyant sur l'expérience acquise à la fois par les communautés locales, les autorités politiques et religieuses, ainsi que la recherche scientifique.
Pour ce nouveau projet, la France participera à hauteur de sept millions d'euros après les trois millions pour Lalibela, ville emblématique du nord de l'Ethiopie qui doit sa célébrité à ses églises creusées dans la roche. Depuis deux ans, elle contribue en outre à la rénovation du Palais national, transformé en musée national, à hauteur de 25 millions d'euros.
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