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À Nîmes, deux maisons romaines aux décors remarquables mises au jour

Les vestiges ont été découverts dans le centre de Nîmes au cours d'un chantier de fouilles préventives mené ces derniers mois.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chantiers de fouilles à Nîmes, tranche 1. Vue au sol de la première tranche du chantier (PASCAL DRUELLE / INRAP)

Les ruines des deux maisons antiques, qui possèdent des décors remarquables, ont été découvertes dans le centre de Nîmes au cours d'un chantier de fouilles préventives mené de septembre à février, a annoncé lundi l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

Les archéologues, qui ont travaillé jusqu'au 12 février sur le périmètre du chantier d'un promoteur immobilier privé, ont mis au jour ces deux "domus" du Ier siècle dans le quartier du forum de Nemausus, le nom de la cité antique de Nîmes, à proximité de son temple, connu aujourd'hui sous le nom de "Maison Carrée", précise l'Inrap dans un communiqué transmis à l'AFP.

Tranche 2. Appartenant à l’une des deux domus, datées des Ier/IIe siècles de notre ère, pièce de réception conservée dans sa presque totalité, avec au premier plan une pierre de seuil. Le sol, fait d’une chape de béton, est décoré d’un nid d’abeille fait de tesselles noires dessinant et d’un tapis en opus sectile. Hormis les constructions du XXe siècle en ciment gris, on note sur la droite le reliquat de la plinthe de l’enduit mural. (CHARLOTTE GLEIZE / INRAP)

Une pièce de réception quasi complète

Le plan de ces deux demeures dépasse le périmètre du chantier, comme c'est souvent le cas pour les fouilles préventives. Mais, dans l'un des deux bâtiments, une pièce de réception a pu être mise au jour dans sa quasi-totalité et des enduits peints qui ornaient les parois ont été découverts effondrés au sol. "Sur leur face peinte, ces enduits présentent un décor classique à grands panneaux rouges et inter-panneaux noirs accueillant des candélabres raffinés", souligne l'Inrap, parlant d'un type de composition correspondant "à une mode très présente en Gaule romaine au Ier siècle de notre ère".

Tranche 2. Les enduits découverts effondrés dans la pièce de réception, ainsi que le pavement en béton à décor de tesselles et de marbres, permettent de connaître une grande partie du programme décoratif de la pièce. (PASCAL DRUELLE / INRAP)

Le béton de sol associé à ces enduits présente un décor géométrique en nid d'abeille fait de tesselles noires. Dans le grand axe de la pièce mise au jour, ce pavement comprend un tapis en "opus sectile" - un revêtement de plaquettes de marbre de teintes et de provenances diverses dessinant un damier.

Tranche 2. Tapis en opus sectile d’une pièce de réception de la domus datée des Ier/IIe siècles de notre ère. (CHARLOTTE GLEIZE / INRAP)

Systèmes de chauffage

"Le choix du marbre pour enrichir le décor incite à attribuer cette domus à un notable de la cité antique de Nîmes", estiment les archéologues, qui relèvent également un niveau de luxe certain dans d'autres vestiges, notamment des pièces avec des systèmes de chauffage par le sol ou des bassins d'agrément dans les jardins intérieurs.

Tranche 2. Deux pièces d’une domus datée des Ier/IIe siècles de notre ère. On a découvert dans l’une, à gauche sur le cliché, des pilettes d’hypocauste permettant la circulation d’air chaud sous le sol (disparu) qu’elles soutenaient. À droite, le sol de la pièce voisine présente un décor géométrique en nid d’abeille fait de tesselles noires. Au premier plan, une grande fosse d’époque moderne a recoupé ces bétons de sols antiques en faisant disparaître l’accès qui reliait les deux pièces. (CHARLOTTE GLEIZE / INRAP)

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