Stonehenge, le célèbre site archéologique anglais, avait des connections dans toute l’Europe
Une exposition du British Museum à Londres dévoile de nombreuses preuves des relations entre le fameux monument mégalithique et le continent européen durant des siècles.
Quels sont les autres secrets de Stonehenge ? Une exposition qui débute le jeudi 17 février au British Museum de Londres plonge les visiteurs dans le "Monde de Stonehenge ("The world of Stonehenge" en version originale). Parmi les découvertes, on trouve plus de 430 pièces qui attestent d’échanges fréquents et d’avancées technologiques partagées plusieurs milliers d’années avant Jésus Christ, entre les îles britanniques et le continent européen.
‘The world of Stonehenge’ is now open, and is on display until 17 July 2022.
— British Museum (@britishmuseum) February 17, 2022
Book tickets now: https://t.co/k7jOH2QXTs #TheWorldOfStonehenge
Organised with the State Museum of Prehistory, Halle/Saale, Germany pic.twitter.com/Zu8GHbkPBN
Dans la salle sombre où s’exposent tous ces objets, certains pour la première fois au Royaume-Uni, on entend la mer, des oiseaux, des bruits d’outils… projetés plusieurs milliers d’années en arrière. Il est finalement moins question de Stonehenge, du site archéologique lui-même, le plus connu d’Angleterre, dont de nombreux secrets ont déjà été percés, que de plein d’autres endroits, sur les îles britanniques ou même en Europe. Notamment la France dont proviennent plusieurs pièces exposées.
"Ils n’ont jamais rien vu de tel"
Jennifer Wexler, commissaire de cette exposition se promène dans ses allées sans chercher à cacher son excitation. Ce projet voit enfin le jour à l'issue d'un travail colossal : "Ce que nous avons découvert à partir des archives archéologiques c’est la connexion entre les gens à cette époque, sur des zones immenses. Il y avait un genre de conversation permanente à travers les îles britanniques mais aussi avec le continent. Nous voulions montrer cette richesse. Stonehenge n’est qu’une porte d’entrée dans ce monde. Les gens vont être épatés parce qu’ils n’ont jamais rien vu de tel."
Stonehenge a été bâti il y a 4 500 ans, à la même période que la grande pyramide en Egypte. Deux civilisations différentes, des milliers de kilomètres de distance, mais des idées communes avec un rapport primordial à la nature, aux éléments : la terre, le feu, l’eau... Si le monumental cercle de pierres est érigé de cette manière à Stonehenge, ce n’est absolument pas par hasard. On sait désormais avec certitude que ses bâtisseurs observaient les mouvements du soleil, selon les saisons. Le positionnement des étoiles joue également un rôle important dans l’organisation du site.
Justement l’une des pièces maîtresses de cette exposition reprend exactement les mêmes informations. Le disque céleste de Nebra est une pièce circulaire en bronze de 30 cm de diamètre, découvert en Allemagne. Il est daté autour de 1500 ans avant notre ère. "C’est la première carte du cosmos, il n’y en avait jamais eu avant. Nous ne pensions même pas que ça existait jusqu’à cette découverte. On y retrouve une grande partie des connaissances, des croyances trouvées à Stonehenge. Ces alignements en lien avec des moments-clés du soleil, on les retrouve aussi dans le disque céleste de Nebra. Il y a également les levers et les couchers du soleil lors des jours le plus long et le plus court de l’année. On y voit l’alignement d’étoiles particulièrement utiles dans les activités agricoles. Et plein d’autres observations astronomiques décisives.", précise Jennifer Wexler.
Ces liens entre des objets, des coutumes, des habitudes racontent les échanges permanents sur les îles britanniques mais aussi avec le continent. D’ailleurs certaines pièces qui composent le disque céleste de Nebra viennent de Cornouailles, à l’extrême Ouest de l’Angleterre.
Sur le mur du fond de la salle obscure, un soleil se lève et se couche sans arrêt. Un jeu de lumière qui rappelle Stonehenge bien sûr et qui évoque la plupart des pièces présentées, liées aux astres. Les peuples néolithiques étaient connectés, ils échangeaient, partageaient, ils faisaient partie d’un même monde, le "Monde de Stonehenge", selon le British Museum.
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