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Au Louvre, le 27e Salon du Patrimoine culturel met en lumière les métiers d'art qui résonnent avec la nature

La thématique de cette 27éme édition du Salon du Patrimoine culturel se penche sur les enjeux du développement durable. 300 exposants, ateliers d'art, manufactures ou entreprises oeuvrant pour le patrimoine, sont réunis jusqu'au dimanche 30 octobre au Carrousel du Louvre à Paris.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 27e salon international du patrimoine culturel rassemble plus de 300 exposants au Carrousel du Louvre. (MARIE BRUNEL PHOTOGRAPHE / SALON INTERNATIONAL DU PATRIMOINE CULTUREL)

Du bois de poirier pour remplacer l'ivoire des touches de piano ou des colles naturelles à base de déchets animaux... Au 27e Salon international du Patrimoine culturel, à Paris, savoir-faire ancestraux et respect du vivant font souvent bon ménage.

A l'instar de Marion Lainé, restauratrice de pianos quadragénaire installée à Verel de Montbel en Savoie et lauréate du concours 2022 des Ateliers d'Art de France dans la catégorie patrimoine. Spécialiste de l'ébénisterie autant que de la compréhension sonore des instruments, elle vient de donner une seconde vie à un Pleyel de 1899 dont elle a remplacé les touches d'ivoire par du bois de poirier.

"L'utilisation de l'ivoire est un vrai problème, même sa réutilisation, donc il faut réfléchir à des alternatives", explique-t-elle. "Le poirier ? J'en ai rêvé la nuit et c'était une bonne idée !", ajoute-t-elle, disant apprécier la "veine très serrée de ce bois et son PH basique, qui donne une chaleur au son", repérable lorsqu'elle se met à jouer sur l'instrument.

Colles à bases de déchets

Comme Marion, Anton Laborde, 22 ans, utilise des colles faites à partir de déchets alimentaires ou animaux (os, nerfs, peau) pour réaliser ses sculptures, miroirs, tableaux ou paravents en marqueterie représentant de joyeux et poétiques paysages aux couleurs naturelles chatoyantes.

Installé à Bordeaux dans son propre atelier, après avoir passé une enfance en Inde à Auroville, cité expérimentale communautaire créée en 1968 dans le Tamil Nadu, près de Pondichéry, il dit s'appuyer "sur les savoir-faire acquis au cours de sa vie dans ce pays auprès d'un maître japonais, en France avec les Compagnons du Devoir et en Irlande" pour réaliser ses oeuvres d'art, achetées par "des collectionneurs et des architectes".

Ses oeuvres évoquent "la jungle où (il) a vécu en Inde, la joie et des éléments de la vie humaine ou de la faune parfois disparue, emblématique de ces endroits". Vendues pour les plus grandes à plusieurs milliers d'euros, elles sont réalisées avec "de très fines épaisseurs de sycomore européen et notamment du nord-est de la France, d'un demi millimètre d'épaisseur qu'il teinte avec des colorants naturels issus de minéraux le plus souvent, un processus qui prend deux à trois mois pour colorer le bois", explique le jeune artiste.

Le 27e Salon international du patrimoine culturel rassemble plus de 300 exposants (ateliers d'art, manufactures, entreprises du patrimoine bâti, associations, architectes, collectivités, écoles...) venant d'une dizaine de pays et se déroule jusqu'à dimanche 30 octobre au Carrousel du Louvre.

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