Aubusson : "Conversation avec Smaug", la 13e tapisserie de Tolkien, fait sa tombée de métier
En présence du couple Macron, la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson a dévoilé la 13e œuvre de la tenture "Aubusson tisse Tolkien", une création intitulée "Conversation with Smaug".
L’aventure Tolkien continue à Aubusson avec cette 13e tombée de métier d’une tapisserie inspirée de l’univers de Tolkien. Pour rappel, la Cité internationale de la tapisserie a signé fin 2016 une convention avec le Tolkien Estate pour la réalisation en quatre ans à Aubusson d’une série exclusive de 14 tapisseries et 2 tapis, tissés à partir de l’œuvre graphique originale de J. R. R. Tolkien (1892-1973). En plus d’être un écrivain, le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux aimait dessiner et peindre. Une passion qui l’a saisi dès l’enfance et qui dura toute sa vie.
Un épisode phare
Pour ceux qui ne connaissent pas sur le bout des doigts l’œuvre de Tolkien, rappelons quelques grandes lignes de l’histoire : Bilbo, un hobbit, a pour quête de rendre aux nains leurs souterrains et les trésors volés par Smaug le doré. Ce monstre redoutable repose depuis des années sur ces trésors dans les profondeurs de la Montagne Solitaire.
Conversation with Smaug représente la scène où Bilbo entre pour la seconde fois dans l’antre du dragon, avec l’anneau autour du doigt. Son invisibilité est suggérée par un nuage vaporeux qui l’entoure. Smaug est vêtu d’une armure recouverte de gemmes incrustées aux couleurs chaudes qui rappellent la menace du feu destructeur. Reposant sur le tas d’or, on aperçoit l’Arkenstone, le plus précieux de tous les trésors pour les nains. Bien que possédant une rage inouïe et une allure invincible, Smaug a un point faible sur le côté gauche de son poitrail que Bilbo transpercera d’une flèche pour récupérer les trésors.
Un travail de longue haleine
Cette 13e tapisserie, qui mesure près de 8m², a demandé cinq mois de travail aux lissières de l’atelier A2, déjà à l'origine de la première tapisserie de la tenture (Bilbo Comes to the Huts of the Raft-Elves). France-Odile Perrin-Crinière, lissière et gérante de l'atelier A2, ne cachait pas son émotion le 16 septembre au moment de la tombée de fil réalisée en présence de Brigitte et Emmanuel Macron en visite officielle dans la Creuse.
Symboliquement, le fait de couper la tapisserie, c’est une délivrance, un peu comme une naissance.
France-Odile Perrin-CrinièreLissière et gérante de l'atelier A2
Emotion et angoisse
C’est aussi un moment angoissant car les lissières travaillent à l’envers, sans voir l’œuvre finale. Pour se guider, elles se basent sur ce qu’on appelle le carton, avec l’image de ce qui doit être tissé. La lissière fait passer la flûte de laine entre les fils de chaîne, couleur par couleur, forme par forme, puis met la laine en place avec un grattoir avant de la tasser avec un peigne. Il n’y a aucun nœud, c’est le tassement qui forme le tissage.
Lors de la signature de la convention entre la Cité de la Tapisserie et la famille Tolkien, le nombre de créations était fixé à 14. Mais en 2020, les Tolkien ont décidé d’annexer à la collection deux créations supplémentaires de l’écrivain, portant à 16 le nombre de tapisseries.
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