Bambou et papier washi : l'art ancestral des lanternes japonaises au musée des arts décoratifs de Bordeaux
"C'est mon grand-père qui m'a transmis ce savoir-faire"
Le geste est sûr et précis. Syun Kojima découpe et façonne les tiges de bambou avec habileté. Son frère Ryo s'occupe, de son côté, du collage du papier froissé aidé par un troisième artisan japonais. Fabricants de lanternes à Kyoto depuis dix générations, les Kojima ont déplacé leur atelier dans les murs du musée des arts décoratifs de Bordeaux le temps de fabriquer une lanterne monumentale de 1,50 mètre de diamètre. L'occasion de mettre en lumière un savoir-faire ancestral.
Je suis chargé de recouper les bambous, c'est mon grand-père qui m'a transmis ce savoir-faire. Mon petit frère lui est spécialisé dans le collage du papier et mon père, qui est resté au Japon, dessine sur ce papier.
Syun Kojima, descendant d'une longue dynastie de fabricants de lanterne.Le papier dont parle Syun est le washi. Fabriqué à partir d'écorce de mûrier, il est issu lui aussi d'une tradition séculaire et même classé au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Aussi mobiles que des papillons
L'artisanat du chochin a failli disparaître avec l'arrivée du gaz et de l'électricité. Le designer Isamu Noguchi s'en empare dans les années 50 et en fait des objets de décoration. Il imagine plus d'une centaine de modèles et les baptise "akari" ce qui signifie lumière et légèreté en japonais. "As movable as butterfly", aussi mobiles que des papillons. C'est ainsi que le sculpteur américain d'origine japonaise décrit ses luminaires dont le succès commercial est immédiat.
"Dès 1953, les akaris sont diffusés aux Etats-Unis, au Japon et puis très vite en Europe et en France, raconte Etienne Tornier le commissaire de l'exposition. C'est cette histoire que l'on raconte ici."
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