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"Nous n’avons eu de cesse de replanter des arbres" : vingt ans après "Lothar", le parc du château Versailles retrouve sa grandeur

Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999, la tempête du siècle ravageait la France, provoquant la mort de 92 personnes et décimant les forêts françaises. L'un des lieux les plus touchés, le château de Versailles, continue d'être reboisé.

Article rédigé par franceinfo, Anne Chépeau - Édité par Pauline Pennanec'h
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une sculpture des jardins du Château de Versailles, le 26 décembre 2019 (Archives du château de Versailles / Christian Milet)

"Le ciel est sombre, les arbres sont noirs, tout est cassé", raconte Alain Baraton. Ce matin du 26 décembre 1999, le jardinier en chef du château de Versailles, ne l'a jamais oublié. "Les branches s’enchevêtrent, il n’y a plus d’allées, il n’y a plus de perspective. Il y a également un silence incroyable, il n’y a plus un oiseau, on n’entend plus un seul oiseau", souffle-t-il.

Ce jour-là, le parc est en ruines après le passage de la tempête "Lothar", qui touchera le nord de la France le 26 décembre, suivie de la deuxième, "Martin", qui dévastera le sud. Ces deux tempêtes laisseront dans leur sillage 92 morts en France et décimeront des forêts entières. Dans le parc du château de Versailles, 18 500 arbres seront déracinés ou cassés. Dans les jours qui suivirent, il faudra en abattre 33 000 autres fragilisés.

Une vue aérienne du parc du château de Versailles, le 28 décembre 1999, après le passage de la tempête "Lothar". (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Deux années de travail pour effacer Lothar

Les jardiniers du parc ont travaillé au dégagement du domaine durant trois mois. Il leur a fallu ensuite près de deux années pour éliminer toute trace visible des conséquences de la tempête. "Les premières vraies replantations se sont déroulées dès l’automne 2000, et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons eu de cesse de replanter des arbres", poursuit Alain Baraton.

Nous n'avons eu de cesse d’améliorer l’apparence visuelle de ce parc véritablement unique.

Alain Baraton

à franceinfo

Aujourd'hui, les jardiniers sont en plein travail dans l’allée de Saint Cyr, dernier secteur touché par la tempête de 1999 à être replanté. "On est en train de planter 450 chênes qui ont un peu moins d’une dizaine d’années et qui font environ 3 mètres de haut", explique Sylvain Parrot, chargé de la gestion du patrimoine arboré au château de Versailles. "On les a choisis assez jeunes pour qu’ils reprennent plus facilement et s’adaptent plus facilement à leurs nouvelles conditions de vie. Dans une trentaine d’années, ils commenceront déjà à être assez beaux, et dans 100 ans ils seront magnifiques et ils auront rattrapé leurs cousins qui sont dans les bosquets", ajoute-t-il.

Des arbres plus résistants

Des chênes pédonculés ont été choisis pour remplacer les peupliers abattus par la tempête Lothar, car "il faut qu’on garde à l’esprit qu’une nouvelle tempête comme celle de 1999 pourrait revenir, et donc on a préféré ce coup-ci choisir des arbres avec un système de racines qui est dit 'pivotant', c’est-à-dire qui vont s’ancrer dans le sol. On sait qu’en cas de coup de vent, surtout quand la terre est gorgée d’eau, un chêne résiste beaucoup mieux que le peuplier."

Vingt ans après la tempête, le parc du château de Versailles achève sa renaissance. Il a retrouvé son visage historique, grâce aux archives. Une promenade met depuis peu en valeur ses arbres admirables, comme un chêne vieux de 365 ans.

Versailles, vingt ans après "Lothar" - Reportage d'Anne Chépeau
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