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Clemenceau et l'Asie au Musée Guimet : le jardin secret du Tigre

Le Musée Guimet nous propose un voyage au pays du jardin secret asiatique de Georges Clemenceau. Son ancien appartement du XVIème arrondissement, comme sa maison de Vendée regorgent d’objets asiatiques et de livres de référence sur l’Asie.
Article rédigé par franceinfo - Isabelle Baechler
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Clemenceau dans son cabinet de travail rue Franklin a Paris (1925)
 (© Collection musée Clemenceau, Paris/DR)

On connaissait le Vendéen, le médecin, le Président du Conseil, l’homme à femmes, l’anticlérical, le dreyfusard, le père la Victoire, le signataire du Traité de Versailles… mais qui connaît l’amateur de céramique japonaise, le fou de thé, le collectionneur d’estampes, l’anticolonialiste, l’auteur d’une pièce située en Chine ET le bouddhiste Clemenceau ? …

On est accueilli par un buste de bronze sculpté par Rodin, le portrait de l’homme politique jeune par Edouard Manet et on sort sur de sublimes nymphéas jaunes de son ami Claude Monet… Mais que ne découvre-t-on entre les deux ?!

Le Bassin aux nymphéas, 1917-1919 – huile sur toile
 (© Museum Folkwang, Essen)
Une véritable passion qui fit acheter à l’homme politique des kogo, des boîtes à encens japonaises par milliers (il en posséda plus de 3000 !), un véritable panorama de la céramique nippone. Il a aimé les ukiyo-e et a collectionné les plus grands maîtres mais a aussi vécu au quotidien avec des sculptures bouddhiques, était imprégné de cette philosophie jusqu’à participer à plusieurs reprises à des cérémonies bouddhistes au Musée Guimet à la fin du XIXème siècle.
un kôgô, petite boîte pour conserver l'encens
 (© Photo MBAM, Christine Guest)
Au-delà d’un art de vivre asiatique qui se traduisait principalement par son amour du thé et des théières chinoises et sa pratique de l’ikebana… un grand nombre de photographies projetées relatent son voyage en Asie, un impressionnant périple qu’il entreprend à 80 ans, une fois retiré de la vie politique. Sa quête d’Asie le mène de Ceylan à Java et Bali, à Singapour, en Malaisie et Birmanie, puis enfin à travers l’Inde et le Pakistan actuels… « L’Inde, de métaphysique éperdue… » 
Théiere de type boccaro, Chine, XIXe siècle
 (© Chipault et Soligny)
Les hauts lieux du Bouddhisme l’obsèdent… Mais il n’est pas question que le Tigre s’en retourne sans avoir chassé le tigre, ce qu’il fera à l’invitation du Maharajah de Gwalior. Seule sa santé chancelante l’empêchera de pousser jusqu’au Japon : «  il faudrait le rapprocher ! ».  
Après la chasse à l'invitation du Maharajah de Gwalior (1921)
 (Collection Musée CLEMENCEAU)
De retour en France, Clemenceau, souvent coiffé d’un surprenant bonnet tibétain, n’a cessé de lire et d’écrire sur l’Asie. Il jouissait du jardin asiatique qu’il tentait d’acclimater sur la côte vendéenne, gardé par deux inari, ces renards japonais divinités des moissons… Une découverte, jusqu’au 16 juin 2014.

"Clémenceau, le Tigre et l'Asie" au musée Guimet  
9 place d'Iéna, Paris XVIe

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