De la toiture aux peintures, la grande restauration de la basilique de Chaumont en Haute-Marne
Entamés l'an dernier, les travaux de rénovation de la basilique Saint-Jean-Baptiste de Chaumont ne concernent pas que l'édifice. Plusieurs oeuvres d'art font l'objet d'une restauration, à commencer par un tableau du XVIe siècle, altéré par l'humidité.
C’est un chantier énorme qui a commencé autour de la basilique Saint-Jean-Baptiste de Chaumont (Haute-Marne) tant par la durée des travaux - estimée à dix ans - que par les sommes engagées, à savoir 12 millions d’euros. Un buget colossal pour une ville de seulement 22 000 habitants.
Sécuriser l'édifice
Mais il fallait bien cela pour cet édifice considéré comme symbolique de la ville, et au-delà, du territoire. Pour Antoine Gatier, l’architecte en charge des travaux, "sa conservation est un enjeu collectif”. Il y a vraiment urgence à intervenir car le toit est en mauvais état avec des ardoises qui menacent de s’envoler, l’étanchéité est compromise (comme le prouvent les flaques au sol les jours de pluie) et l’humidité ronge les murs et certaines œuvres. Comme le rappelle Paul Fournié, premier adjoint en charge de la Culture de la ville de Chaumont, "l’objectif, c’est de mettre le bâtiment hors d’eau puis de s’attaquer à la restauration intérieure notamment les fresques et les murs".
Un monument exceptionnel
Construite au début du XIIIe siècle, l'église paroissiale primitive devient en 1474 une Collégiale avec une indépendance de ses chanoines vis-à-vis de l'évêché de Langres. L'année suivante, le pape Sixte IV institue le Grand Pardon, qui sera à l'origine d'un grand pèlerinage (qui a encore lieu aujourd’hui, toutes les années où le 24 juin tombe un dimanche, le prochain est prévu en 2029). Grâce à ce pèlerinage, la surface de l'église - dont l’architecture associe le XIIIe siècle et la Renaissance - est doublée au XVIe siècle avec la construction d'un nouveau transept et d'un chœur monumental avec des chapelles de style gothique flamboyant. Classée aux monuments historiques dès 1862, la Basilique est de fait l’un des plus anciens monuments du patrimoine français.
Des tableaux abîmés par l'humidité
La Basilique compte parmi ses murs des œuvres d’importance qui elles aussi ont besoin d’une cure de jouvence. Le temps et l'humidité ont fait des dégâts à l’image de cette œuvre datant de 1525 dont l’auteur est inconnu. Intitulée Salomé recevant la tête de Saint-Jean-Baptiste, il s’agit d’une copie de l’œuvre originale (exposée à Vienne) de l’Italien Andrea Solario (un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci).
Ce tableau - qui est peint sur un panneau de bois et non sur une toile - est le premier à faire l’objet d’une restauration. "C’est le plus ancien conservé dans la Basilique rappelle Raphaëlle Carreau, la directrice des musées et du patrimoine de la ville de Chaumont. "Il est d’une grande qualité mais son état nécessitait une intervention urgente".
Mécénat populaire
Etant donné le montant élevé des travaux, un appel au mécénat et au financement participatif a été lancé. Un partenariat s’est noué avec la Fondation du Patrimoine pour permettre à tous de contribuer à la restauration de la basilique Saint-Jean-Baptiste en faisant un don sur le site de la Fondation.
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