De Lénine à Staline, "Le mythe du chef bien-aimé" au musée d'histoire de Moscou
L'exposition montre l'évolution, suivant la ligne du parti, de l'image de Lénine, le premier chef d'Etat soviétique. "Lénine n'est pas né avec sa casquette, contrairement à ce que pouvaient s'imaginer les Soviétiques", s'amuse Mme Zakharova montrant une vitrine où sont exposés manteau, chapeau et souliers -le tout de fabrication européenne- que Lénine portait à son retour d'exil en Suisse en 1917. Un chapeau d'Européen aisé figure sur une lithographie "Lénine attendant son tramway", exécutée en 1917. Il sera remplacé l'année suivante par la casquette d'ouvrier destinée à devenir un élément incontournable de l'image du leader bolchévique.
On veillait aussi à ne jamais présenter Vladimir Oulianov -issu d'une famille nombreuse et socialement favorisée- à côté de ses proches. De même, pour les alliances de Lénine et de son épouse Nadejda Kroupskaïa, invisibles. "Les Soviétiques étaient censés être sa famille", souligne Mme Zakharova. Un arbre généalogique rappelle aussi les origines juives de sa mère, longtemps cachées par le régime.
Staline, avec sa pipe et sa tunique militaire
Mais avec la montée en puissance de Staline au début des années 1920, Lénine -qui meurt en 1924- est concurrencé par son successeur. Sur les nouvelles affiches Lénine côtoie Staline, avec sa pipe et sa tunique militaire. "Staline travaillait lui-même son image. On peut dire que c'est lui qui a été l'auteur de son propre culte de la personnalité", selon Mme Zakharova. Vassili Mechkov qui a signé un portrait de Staline en 1937, en pleines "purges", verra son oeuvre interdite : son fond noir est "macabre", et les mains sont trop "molles", pour les idéologues.
Des médias et des opposants ont mis en garde contre la naissance d'un nouveau mythe autour du président Vladimir Poutine, dont la popularité bat des records à plus de 80 % depuis le rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, et la confrontation avec les Occidentaux sur l'Ukraine.
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