Enquête dans une Europe au cœur des trafics d’objets d’art africains
Le président français Emmanuel Macron avait créé la surprise en déclarant fin 2017 lors d'une tournée en Afrique de l'Ouest vouloir "un retour du patrimoine africain à l'Afrique". La plupart des pays européens sont confrontés à cette question, mais tous ne sont pas sur la même longueur d’onde et la promesse d’Emmanuel Macron dérange certains marchands d'art, gouvernements, musées ou fondations.
L’Afrique n’est pas seule concernée par le pillage d’œuvres d’art organisé par les plus grands musées européens. L’Italie et la Grèce en sont les premières victimes. Les équipes d’Avenue de l’Europe ont enquêté en Belgique, en Allemagne, au Cameroun et en Italie.
Belgique : regarder l'histoire en face
Le plus grand musée d’art africain au monde se trouve à coté de Bruxelles, à Tervuren, et présente des collections d’Afrique centrale d’une valeur inestimable. L'équipe d'Avenue de l'Europe a pu filmer préparatifs de sa réouverture, prévue en décembre et rencontrer des conservateurs inquiets. En effet, restituer ce patrimoine au Congo serait un tremblement de terre pour cet établissement reconnu dans le monde entier. Les esprits s’échauffent à Bruxelles comme dans la communauté congolaise qui dénonce le pillage du pays et réclame justice haut et fort.Reportage : Geneviève Roger, Nathalie Berthier et Steven Pichavant
Allemagne-Cameroun : le bras de fer
La polémique est née avec le projet d'installation à Berlin de la Fondation Humbolt dans l’ancien château des princes prussiens reconstruit à l’identique. La fondation accueillera des objets d’art acquis pendant la courte période coloniale de l’Allemagne en Afrique. Certains ont été dérobés à la population locale par des expéditions scientifiques ou par des militaires prussiens à la fin du 19e siècle. Le Cameroun demande la restitution de ce qu'il considère comme des objets volés. Les experts allemands affirment que les musées africains ne sont pas équipés pour les accueillir. La Chancelière se tait.Reportage Hervé Dhinaut et Denis Bassompierre
Italie : la chasse aux trésors
Le pays a déclaré la guerre aux pilleurs d’œuvres d’art en créant une brigade spéciale de carabiniers en charge de pister tableaux, vases étrusques ou autres beautés volées. Mais les pilleurs de tombes et les vautours continuent de plonger dans l’immense réservoir artistique italien. De Venise aux Pouilles, notre enquête dévoile les dessous de cette bataille entre commanditaires et détrousseurs d’œuvres d’art. Même les plus grands musées du monde sont éclaboussés.Reportage Frédérique Maillard Laudisa et Loïc Lemoigne
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