Exposée au sol, la rose de la cathédrale de Soissons s'offre exceptionnellement au public
La célèbre rosace de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons vient d'être reconstituée après avoir été partiellement détruite par la tempête de 2017.
Après plus de quatre ans d'absence, la rose de la cathédrale de Soissons dans l'Aisne va enfin retrouver son emplacement d'origine à plusieurs dizaines de mètres de haut. Partiellement endommagée par la tempête de 2017, elle a subi un lourd chantier de reconstitution. Durant tout le week-end de Pentecôte, elle était exposée sur le sol de l'édifice. Les amateurs d'art et de patrimoine ont pu l'admirer au plus près. "Je suis émerveillée, c'est un travail époustouflant", s'enthousiasme une visiteuse.
Une rose plus résistante aux vents
Après la destruction en 2017, architectes et tailleurs de pierres ont travaillé pour reconstruire à l'identique la rose du XIIIe siècle. Seule modification, l'épaisseur des remplages qui a été augmentée, pour améliorer la résistance de la structure qui avait souffert au fil des années. "Normalement, une grande rose doit, comme une toile d'araignée, pouvoir résister aux vents mais avec la tempête, tout est tombé à l'intérieur", explique Meike Esquevin, guide-conférencière à Soissons. Il y a quatre ans, environ 90% des vitraux de la rose ont pu être récupérés. La plupart ne sont pas d'origine et datent des années 1930, comme ceux représentés sur la façade nord de l'édifice. D'ici quelques mois, les vitraux restaurés seront installés sur la nouvelle structure de la rose. Les travaux devraient s'achever à la fin de l'année.
Une cathédrale dans la tempête
Janvier 2017 : les vents violents de la tempête Egon éventrent la cathédrale de Soissons. La rosace de la façade ouest est détruite, soufflée par des rafales de plus de 130 km/h. L'orgue est également endommagé, hors d'usage pour quatre à cinq ans. Le monument n'en est pas à son premier affront. Défiguré par les bombardements de la Première Guerre mondiale, trois des huit travées de la nef sont totalement détruites. Les cinq autres sont fortement endommagées. "La cathédrale a été victime des tirs d’obus, évidemment ce sont les vitraux qui ont souffert de tous les côtés, il fallait tout recréer. Il se trouve que c'est le même maître verrier qui a créé les vitraux de la grande rose", précise encore la conférencière.
À l'issue du conflit, la restauration est confiée à Émile Brunet, architecte des Monuments Historiques. Elle est terminée en 1937, reproduite à l'identique que celle d'avant-guerre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.