Feuilleton : 1000 ans et 1001 secrets de la cathédrale de Strasbourg
Chaque matin, il est le 1er arrivé. Il n’est pas encore 7 heures et Dominique allume les lumières et ouvre les portes. Il prépare "sa" cathédrale à accueillir les visiteurs. Ils sont 4,5 millions chaque année. Aussitôt après lui, arrive, alors Michel Wackenheim, le curé, qui va dire la première messe à l’intention de quelques fidèles. Ainsi, tout au long de la journée, les visites succèdent-elles aux visites, par groupe ou individuelles. Beaucoup viennent allumer un cierge ou une petite bougie pour demander une intercession divine en faveur de proches en difficulté ou malades, nombreux sont ceux qui achètent aussi des livres, des CD ou des souvenirs, mais, confie Clément, quelle que soit leur origine, leur culture ou leur religion, les visiteurs se laissent presque tous tenter non pas par le Diable mais par … les petits anges gardiens !
Tout cela est bon pour les finances de la cathédrale.
Quand on entre dans la cathédrale de Strasbourg, on ne sait pas d’abord où poser son regard car tout peut retenir l’attention. Le volume de la nef bien sûr, 2e édifice gothique le plus important avec 16,40m de large d’un pilier à l’autre. C’est peut-être aussi l’horloge astronomique et la ronde de ses automates. A moins que ce ne soit la rosace, large de 13,70m et dont les couleurs sont censées représenter l’univers.
Mais le plus surprenant est sans aucun doute le fameux rayon vert que l’on ne peut voir qu’en mars et septembre, au moment des équinoxes. Aux environs de midi, le soleil passe par un vitrail – vert- et va frapper le Christ en croix sur la chaire. Avec le déplacement du soleil, le rayon vert éclaire successivement différents personnages dont le dernier est un pélerin endormi qui n’attend pour se réveiller que la lumière de la connaissance… Symbolisme des cathédrales !
Sur cette chaire se trouve aussi un petit chien. Il représente, parait-il, celui du prédicateur Geiler qui avait un chien de chasse. Jusqu’au Concile de Trente, les animaux, créatures de Dieu, étaient acceptés dans les églises. Le petit chien est depuis la mascotte de la cathédrale et tous les visiteurs vont conjurer le mauvais sort en allant caresser le museau de ce petit chien de grès, ce qui en explique l’aspect parfaitement lustré.
C’est là pourtant qu’on trouve les fondations dont on fête cette année le millénaire.
En 1370, le plan de la cathédrale est presque identique à celui qu’on connait aujourd’hui. De romane l‘église est devenue gothique.
La flèche date de 1439. Mais elle restera unique car à cette époque, l’instabilité sociale et politique et le manque de moyens font que l’on ne pourra jamais réunir la somme nécessaire à l’édification de cette deuxième flèche. Ce qui explique la silhouette si particulière de la cathédrale de Strasbourg.
Les tailleurs de pierre
Un chantier qui doit durer 4 ans a été entrepris pour la réfection du transept sud, berceau gothique de l’édifice. Un architecte des bâtiments de France, chef de chantier visite régulièrement le site pour surveiller l’avancement des travaux.
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