104 ans après sa mort, ils retrouvent la famille d’un soldat grâce à des lettres cachées sous un vieux plancher
C’est en faisant des travaux dans son appartement qu’un professeur d’anglais a retrouvé, cachées sous un plancher, des lettres datant de la Première Guerre mondiale. Lettres adressées par ses parents à un jeune soldat britannique, William Swift, mort au combat en 1917. Aidé d’un ami, il a remonté le fil de l’histoire et retrouvé sa trace à Tilloy-les-Mofflaines dans le Pas-de-Calais.
Il s’appelait William Swift. Matricule 19032, engagé dans Royal Lancaster Regiment et mort au combat le 9 mai 1917, sans doute durant la Bataille d’Arras, à seulement 19 ans. Son corps repose au cimetière britannique de Tilloy-les-Mofflaines dans le Pas-de-Calais. Un simple soldat comme des milliers d’autres, tombé dans les oubliettes de l’histoire. Jusqu’à ce que deux professeurs de lycée se lancent sur ses traces après que l’un d’eux a retrouvé des vieilles munitions et des lettres, lors de travaux dans son appartement de Nœux-les-Mines. Des courriers de ses parents, adressés au jeune militaire et cachés sous un plancher, qui ont bien failli finir à la poubelle.
J’ai tout de suite compris l’importance de ces courriers. Enseignant en anglais, je me suis mis à les traduire. Et j’ai été pris d’une émotion assez intense, parce que j’ai compris la portée très forte des mots de la maman et du papa.
Philippe GolliotProfesseur d'anglais dans un lycée de Liévin
Un témoignage rare
Philippe Golliot et son collègue et ami Marc Slivsek vont alors se lancer dans une véritable enquête pour retrouver la trace du jeune soldat originaire de Liverpool. "On a quand même peu d’informations. On sait qu’il s’est engagé à 15 ans, il a menti sur son âge donc il était très jeune. On n’a pas de photo malheureusement. La particularité, c’est que les Swift, c’est comme les Martin ou les Dupont en France, il y en a beaucoup", explique Marc Slivsek.
Mais les deux hommes vont tout de même retrouver sa trace. Sa tombe tout d’abord, au cimetière militaire britannique de Tilloy, puis l’un de ses arrière-petits-neveux qui vit à Liverpool, et qui a promis de venir rendre hommage à son aïeul dès que les conditions sanitaires le permettront.
En attendant, ces précieux courriers ont été confiés au Mémorial 14-18 de Notre-Dame-de-Lorette. Des lettres rares selon Mathilde Bernardet, médiatrice du mémorial : "Ce sont des lettres écrites par des parents à un soldat, et ça c’est plutôt rare. Dans la correspondance de la guerre, on a plutôt les lettres que les soldats ont envoyées à la maison, mais les lettres qui arrivaient ici sur le front, on les a assez peu gardées. Donc pour nous, c’est un témoignage évidemment très précieux".
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