1968 : des Yéyé à Bob Dylan, la jeunesse fait sa révolution
A l’occasion du cinquantenaire de 1968, la rédaction de France 3 commémore l’événement. Coup d’œil dans le rétroviseur : si les images et la musique yéyé en disent long sur une époque pas si lointaine, les prises de parole sont aussi savoureuses.
Reportage : D. Wolfromm / O. Palomino / W. Muon
1968, la métamorphose en chanson
La métamorphose de la société française s’opère au début des années 1960. La jeunesse s’émancipe et remet en cause les codes des parents. Le 22 juin 1963, l'émission d'Europe 1 "Salut les Copains" invite les auditeurs à un concert surprise place de la Nation à Paris. Ils sont entre 150 000 et 200 000 pour ovationner Johnny, Sylvie, Richard et les autres. Un concert gratuit en plein air avec les meilleurs chanteurs de l’époque, c'est inédit. "Les gens étaient vachement heureux, c’était complètement nouveau comme concept", se souvient l’écrivain Jean Segura. Mais le lendemain, le concert fait scandale. Seule l'émission de télévision "Age tendre et Tête de bois" ose donner la parole aux amateurs de musique yéyé.Je pense qu’il ne faut pas trop vite nous jeter la pierre, car les personnes d’un certain âge, elles-aussi font le chahut
"Les temps changent"
C'est plutôt dans le sillage des rockeurs les plus durs que les débordements sont fréquents. Ils ont besoin d'en découdre dans une société bien corsetée où règne souvent l'ennui.On a besoin de se libérer de la semaine et de dire « merde » quand on a envie de le dire.
Partout, le moindre local accueille son petit orchestre de rock.
Les gens qui nous environnent, c’est étouffant, j’aurais envie de vivre un peu comme les beatniks
Les routards, les pacifistes et les beatniks se regroupent à Paris au Quartier Latin vers 1967.
Avec "Les temps changent" Hugues Aufray (le chanteur "hippie") reprend les mots du chanteur américain Bob Dylan "The Times They are A Changin", des paroles pacifistes et prémonitoires : un an plus tard les étudiants descendent dans la rue. Le 3 mai 1968 marque le début des lancers de pavés, loin des gentils yéyés.Faire un travail bête à la chaîne, être bureaucrate et perdre huit heures de sa vie dans un bureau, ça ne m’intéresse pas.
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