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Allemagne : fin de cavale pour l'ex-secrétaire d'un camp de concentration nazi "en fuite" avant son procès

Agée de 18 à 19 ans à l'époque des faits, la nonagénaire poursuivie pour "complicité de meurtre dans plus de 10 000 cas" a été placée en détention provisoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Une nonagénaire est conduite au tribunal d'Itzehoe, en Allemagne, le 30 septembre 2021, après avoir tenté d'échapper à son procès. (MARKUS SCHOLZ / DPA / AFP)

Elle ne dormira pas dans sa maison de retraite cette nuit. Une ancienne secrétaire de camp de concentration nazi âgée de 96 ans a été placée en détention provisoire, jeudi 30 septembre, après plusieurs heures de cavale pour échapper à l'ouverture de son procès en Allemagne. Agée de 18 à 19 ans à l'époque des faits, Irmgard Furchner devait être jugée pour "complicité de meurtre dans plus de 10 000 cas", selon le parquet.

Vingt minutes après l'ouverture de l'audience jeudi matin, le président du tribunal avait dû faire une annonce inhabituelle, surtout pour une prévenue de cet âge : "l'accusée est en fuite (...) Un mandat d'arrêt a été émis" à son encontre. Dans l'après-midi, une porte-parole du tribunal a fait savoir que l'accusée avait été "retrouvée". "Un médecin va établir sa capacité à être placée en détention et la Cour déterminera si le mandat d'arrêt peut être exécuté ou si elle est épargnée", a-t-elle précisé.

Environ 65 000 personnes tuées dans le camp

Résidente d'un foyer pour personnes âgées, Irmgard Furchner avait prévenu qu'"elle boycotterait la procédure", selon un avocat de victimes de l'Holocauste. Le président de la cour aurait reçu une lettre de l'accusée, l'informant d'un risque de fuite de sa part, selon le magazine Der Spiegel.

Le procès a finalement été reporté au 19 octobre. L'accusation reproche à la nonagénaire d'avoir participé au meurtre de détenus dans le camp de concentration de Stutthof, en Pologne, où elle travaillait comme dactylographe et secrétaire du commandant du camp, entre juin 1943 et avril 1945. Quelque 65 000 personnes y ont trouvé la mort. "Elle a aussi tapé à la machine les ordres d'exécution et de déportation et apposé ses initiales", a assuré un avocat de survivants de la Shoah, sur la chaîne NDR (en allemand).

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