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Centenaire de la Bataille d'Arras : cérémonies à Arras et Vimy

Le Président François Hollande et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont lancé dimanche les cérémonies du centenaire de la Bataille d'Arras (9 avril-16 mai 1917). Ils ont dévoilé en matinée un monument en hommage aux victimes des combats. Les cérémonies se sont poursuivies à Vimy, autre front et lieu symbolique pour la jeune Nation canadienne. "Le Canada est né ici", a dit Justin Trudeau.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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François Hollande et Justin Trudeau se tiennent devant le Coquelicot géant de la paix, inauguré à Arras pour le centenaire de la bataille d'Arras (9 avril 2017)
 (Philippe Huguen / Pool / AFP)
Reportage dimanche à mi-journée : D. Dumas / France 3 Nord-Pas-de-Calais / R. Blondeau

Dimanche matin, sous un soleil radieux, devant quelque 3.500 personnes, les deux dirigeants ont présenté au public le "Coquelicot de la paix", immense disque rouge en métal sur lequel ont été coulés des bottes de soldats, place des Héros d'Arras, au centre-ville. Ils ont déposé les deux derniers disques de cette œuvre en hommage aux morts et blessés durant la bataille d'Arras, soit quelque 100.000 hommes mis hors de combat côté britannique, autant dans les rangs allemands, y inscrivant des messages de paix.

Le coquelicot est le symbole du souvenir dans plusieurs pays du Commonwealth.

Hommages formant le mémorial du Coquelicot de la Paix inauguré à Arras (9 avril 2016)
 (Philippe Huguen / Pool / AFP)

Chœurs d'enfants du conservatoire d'Arras, lecture en anglais et en français du poème "In Flander's Field" de John McCrae ont rythmé la cérémonie, avant un déjeuner de travail commun des deux responsables politiques en préfecture.

Vimy, une bataille méconnue

Plusieurs milliers de personnes, dont une majorité de Canadiens, ont assisté ensuite, dimanche après-midi, aux cérémonies organisées au Mémorial national du Canada à Vimy, dans le Pas-de-Calais, pour le 100e anniversaire de cette bataille méconnue, événement majeur des célébrations organisées dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Grande affluence aux cérémonies organisées au Mémorial canadien de Vimy (9 avril 2017)
 (Philippe Huguen / Pool / AFP)

"Le Canada est né" à Vimy, lance Justin Trudeau

"Le Canada est né ici" : le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rendu un vibrant hommage, au Mémorial national du Canada à Vimy, aux soldats canadiens décédés lors de cette bataille d'avril 1917. "Près de 3.600 soldats sont tombés ici" lors de ces trois jours de combat démarrés il y a tout juste cent ans et qui marquent le début de la bataille britannique d'Arras et "c'est par leur sacrifice que le Canada est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles", a rappelé le dirigeant canadien.

"Ces hommes n'étaient pas insensibles à la peur, ils souffraient de l'éloignement, de la fatigue, du froid (...) mais ils se sont battus jusqu'à la victoire dans cet endroit qui avait été transformé en forteresse", a poursuivi le Premier ministre, terminant son discours d'un solennel "ne les oublions jamais".

François Hollande, un discours axé sur le présent

Un peu plus tard, François Hollande a apporté "toute sa reconnaissance" aux sacrifices effectués par les soldats canadiens lors du conflit et souligné que les deux pays ont toujours œuvré ensemble "pour faire avancer la cause de l'humanité".

"C'est ce que nous faisons quand nos pays s'engagent pour répondre aux appels des réfugiés du Moyen-Orient qui recherchent une terre d'asile, (...) quand nous condamnons les massacres chimiques réalisés aujourd'hui par un régime criminel, (...) quand nous luttons contre le terrorisme; quand nos peuples blessés refusent de basculer dans la haine et le rejet, (...) quand nous œuvrons chaque jour pour faire reculer les discriminations et pour que nos pays continuent d'être des terres de tolérance et de progrès", a-t-il affirmé. Axant son discours sur le présent, il a souligné que "le nationalisme ne mène qu'à la guerre et le fondamentalisme à la destruction".

À Vimy, les cérémonies officielles avaient débuté dimanche à 16H00 par les tirs d'une salve d'honneur, sous un soleil radieux. Outre les discours officiels, pendant deux heures, ont alterné représentations théâtrales, prestations musicales, en présence notamment des chanteuses Isabelle Boulay et Cœur de Pirate, puis des prises de paroles. Le survol du site par des avions d'époque a marqué la fin de l'après-midi.

Parmi les personnalités présentes, outre François Hollande et Justin Trudeau, figuraient aussi le prince Charles et ses deux fils, le duc de Cambridge William et le prince Harry, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon et le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.

Le Prince Charles, suivi du Gouverneur général du Canada David Johnston, et des princes William et Harry, marchent dans une tranchée au Mémorial canadien de Vimy (9 avril 2017)
 (Philippe Huguen / Pool / AFP)

Vimy, un événement fondateur pour la jeune Nation canadienne

L'offensive de Vimy, qui marque le début de la bataille britannique d'Arras (9 avril-16 mai 1917), constitue un événement fondateur pour la jeune Nation canadienne, devenue indépendante 50 ans plus tôt. Pour la première fois, les quatre bataillons canadiens, soit environ 80.000 soldats jusque-là incorporés dans l'armée britannique, conduisirent l'assaut sous leurs propres couleurs, gagnant ainsi leurs galons sur la scène internationale.

"La victoire de la crête de Vimy n'aurait pas été possible sans les efforts concertés du Canada et de ses alliés. Il est tout à fait naturel, 100 ans plus tard, de nous tenir aux côtés de nos alliés pour réfléchir à notre victoire, souligner cette étape marquante et renouveler nos liens d'amitié", avait souligné plus tôt Justin Trudeau dans un communiqué.

Une offensive britannique préparée pendant des mois

Au printemps 1917, les alliés, pris dans l'impasse d'une guerre de tranchées, planifient une nouvelle offensive massive : les Britanniques lanceront des attaques de diversion au nord, autour d'Arras à partir du 9 avril, les Français attaqueront une semaine plus tard les lignes allemandes au sud du front, au Chemin des Dames.

Préparée pendant des mois, l'offensive britannique repose sur un vaste réseau souterrain creusé par 400 tunneliers néo-zélandais sous Arras où se cacheront les soldats, permettant de préserver l'effet de surprise.

Une crête hautement stratégique

En seulement trois jours, les Canadiens parviendront, malgré plus de 3.600 morts et 7.100 blessés dans leurs rangs, à s'emparer d'une crête de 145 mètres de haut. Elle constituait le point fort du dispositif défensif mis en place par les Allemands, où plus de 100.000 soldats français avaient été tués ou blessés lors de tentatives précédentes.

Justin Trudeau et François Hollande se recueillent dans le cimetière militaire canadien de Vimy (9 avril 2017)
 (Philippe Huguen / AFP)

"À l'échelle de la guerre, atteindre l'objectif en trois jours, c'est exceptionnel, c'est pour ça que cela a été perçu immédiatement comme une victoire", explique à l'AFP l'historien Yves Le Maner.

La bataille a permis "d'anéantir l'artillerie allemande et limiter ainsi les autres pertes", même si "les gains de territoires sont faibles", tempère Laurent Veyssière, directeur général adjoint de la mission Centenaire de la Première Guerre mondiale.


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