Cet article date de plus de quatre ans.

Combattantes de l'ombre ou anonymes au foyer, "Les femmes des années 40" au musée de la Résistance de Grenoble

Jusqu'au 18 mai 2020, le Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble propose "Femmes des années 40", une exposition sur l'Occupation, la Libération et les années qui suivent, vues du côté des femmes. 

Article rédigé par Jean-François Lixon
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Une sale de l'exposition "Femmes ds années 40" (France 3 Alpes D. Borrelly)

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère accueille jusqu'au 18 mai 2020 une exposition intitulée "Femmes des années 40". Une période qui inclut, bien sûr, l'Occupation et la Libération mais aussi la période de paix qui a suivi et qui n'a pas forcément tenu toutes ses promesses.

Femmes des années 40
Femmes des années 40 Femmes des années 40

Des femmes dans la Résistance, il y en eut de nombreuses. Si les figures tutélaires de Lucie Aubrac ou de Geneviève de Gaulle-Anthonioz viennent tout de suite à l'esprit, elles cachent des centaines d'autres qui, à des degrés divers ont contribué à la lutte clandestine contre l'occupant. A Grenoble, des rues portent le souvenir de certaines d'entre elles, comme Marie Raynoard. Active dès 1940, cette professeure agrégée de lettres participe au mouvement mené par Henri Frenay et dirige le réseau Combat en Isère. Elle mourra en déportation après avoir continué son combat humaniste au camp de Ravensbück.

Marie Raynoard, résistante iséroise (Domaine public)

L'exposition ne fait pas l'impasse sur les infamies, évoquant notamment le parcours d'une femme qui s'était infiltrée dans le maquis du Vercors et travaillait en fait pour l'occupant nazi. 

Si toutes les femmes n'ont pas été des héroïnes de la Résistance, elles l'ont toutes été de leur quoitidien. En ces temps de rationnement, il fallait en effet user d'ingéniosité et de débrouillardise pour assurer le ravitaillement, le chauffage et l'habillement de la famille. Et pour ne pas concéder à l'ennemi toute perte d'élégance, nombreuses ont été celles qui peignaient leurs jambes au brou de noix pour simuler des bas introuvables. Ajoutant même un trait de crayon qui, du haut en bas, remplaçait la couture !

Une Libération prometteuse, un après-guerre qui ne tient pas toutes les promesses

Si l'après-guerre a enfin permis aux femmes de voter, la condition féminine n'a pas  progressé autant qu'espéré et la geste de la Résistance a longtemps surtout retenu les personnalités masculines. Il faurda attendre de nombreuses années pour que l'Histoire rende aux femmes la place qui est la leur dans ce combat pour la liberté.

Une exposition comme celle de Grenoble y participe. Les luttes actuelles pour les droits des femmes, mais aussi des minorités, et la reconnaissance du respect inconditionnel qui leur est dû, découlent directement des combats de cette époque.

L'affiche de l'exposition "Femmes des années 40" (Musée de la Résistance et de lz Déportation de l'Isère)

Femmes des années 40

exposition au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

14, rue Hébert 38000 Grenoble

Jusqu'au 18 mai 2020, entrée libre

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.