Commémorations du 19 mars 1962 : une blessure rouverte pour de nombreux pieds-noirs et harkis
Le choix de cette date par François Hollande a blessé les personnes meurtries par les violences qui ont suivi le cessez-le-feu en Algérie. Le président a voulu honorer "les mémoires de toutes les victimes".
A Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), une cérémonie teintée de beaucoup d'émotion s'est déroulée ce samedi 19 mars, là où se tenait un ancien camp de harkis du sud de la France. Le 19 mars 1962 est une blessure mal cicatrisée que la polémique a rouverte.
Cette date correspond au cessez-le-feu de la dernière guerre coloniale française en Algérie. François Hollande a choisi de commémorer la mémoire des victimes en ce jour. Un choix incompréhensible pour les pieds-noirs et les harkis, pour lesquels le 19 mars 1962 marque le début d'un cauchemar.
"Une violence politique"
"Le feu n'a pas cessé. On a continué à tuer des gens, à en égorger... Je suis en rage contre ça", explique à France 3 Bernard Cabot, rapatrié d'Algérie cette année-là. "C'est un déplacement de la mémoire, et il joue sur moi comme une violence politique", ajoute Simone Gautier, veuve de Philippe Gautier, tué à Alger le 26 mars 1962.
Dans son discours à Paris, François Hollande a tenté d'apaiser les maux : "Le 19 mars 1962, ce n'était pas encore la paix. C'était le début de la sortie de la guerre dont l'histoire nous apprend qu'elle est bien souvent la source de violence. Néanmoins, le 19 mars, c'est ce qui annonce la fin du conflit. Et c'est pourquoi ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues".
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