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"Continuons le combat !" Les slogans de Mai 68 toujours d'actualité

Il y a 50 ans, la rumeur gronde dans les rues de Paris. Les étudiants expriment leur refus de la société à grand renfort de slogans et d'affiches de propagande. "Il est interdit d'interdire", "Sous les pavés la plage", "Sois jeune et tais toi" : l'atelier Populaire de l'école des Beaux-Arts sort chaque jour de nouvelles affiches. Mai 68 a aussi été une révolution des mots qui résonnent encore.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les slogans de Mai 68 donnaient chaque jour le pouls de la rue grâce aux étudiants militants et artistes qui créaient chaque jour de nouvelles affiches
 (France 3 / Culturebox )

Militante, artistique, libérée, la rue de mai 68 voit fleurir chaque jour de nouveaux slogans et dessins de propagande. 600.000 affiches sortent d'un atelier clandestin monté à l'école des Beaux-Arts entre mai et juin avant dêtre placardées sur les murs du Quartier Latin. L'Atelier Populaire est ouvert 24h/24 et accueille les étudiants artistes et idéologues. "Moi j'étais un petit soldat", se souvient François Ghys. A l'époque il a 18 ans, il est en première année d'architecture et ses connaissances en sérigraphie sont très appréciées. 

Reportage : M. Larguet / T. Guéry / P.Briclot / N. Pagnotta

Des slogans et une lutte encore d'actualité

Conçues collectivement par des artistes et des "idéologues", les affiches de sérigraphie au pochoir étaient diffusées sitôt qu'imprimées. Elles marquaient le pouls d'un mouvement qui aura duré un mois, entre début mai et début juin.

Si aujourd'hui, ces slogans sont imprimés dans la mémoire collective, ils résonnent encore comme le symbole des luttes contre la misère et l'injustice. La plupart des affiches trouvent un écho avec les revendications du moment. "Sois jeune et tais-toi, continuons le combat ! Toutes ces luttes sont encore actuelles", souligne l'artiste Michèle Katz. 
  (France 3 / Culturebox )

Action, réaction, manifestations

Comme une chronique quotidienne, les thèmes étaient choisis le matin, à midi les affiches les plus intéressantes étaient sélectionnées et à 18h le comité révolutionnaire rassemblé en AG votait pour l'affiche retenue. Ainsi, le 19 mai 1968, Georges Pompidou alors Premier ministre du général de Gaulle, sort du conseil des ministres et rapporte aux micros des journalistes les propos du Général : "La réforme, c'est oui, la chienlit c'est non!". Immédiatement reprise par l'Atelier Populaire, la citation est tournée en dérision et devient le slogan anti de Gaulle. Cinq jours plus tard le mot d'ordre est repris dans toutes les manifestations. 
  (France 3 / Culturebox )

Les ouvriers aux Beaux-Arts

La fronde s'étend à d'autres sujets de préoccupation de la société française de l'époque. Si les revendications de la jeunesse sont en première ligne, la politique, le chômage, l'environnement et le travail sont régulièrement à l'affiche. Les travailleurs des différents secteurs en grève rejoignent les Beaux-Arts, ils viennent faire état de leur revendication et passer commande. L'Atelier Populaire est au service de tous les combats y compris de la lutte ouvrière. "C'est mots sont moins poétiques mais ils collent à une réalité : de souffrance, de conditions de travail difficiles, de salaires bas", précise l'artiste Pierre Buraglio, membre de l'Atelier populaire. 

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