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Dans le Jura, des amateurs tournent un film sur des femmes résistantes

Le dernier long métrage de l'association Cinémésis rend hommage aux femmes résistantes qui sont restées dans l'ombre. Réalisateurs, comédiens ou costumiers, le tournage réunit des dizaines de bénévoles. Il vient de débuter dans le Haut-Doubs. 

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Sur le tournage des Nuits sans lune (France 3 Franche-Comté)

Quelque part entre Lyon et le Haut-Jura, sur l'ancienne ligne de chemin de fer franco-suisse qui relie Pontarlier à Valorbe, le train touristique du Coni'Fer qui transporte habituellement des touristes par dizaines, accueille une troupe singulière. Assis sur les banquettes, une poignée d'hommes et de femmes concentrés, les traits tendus. On les devine concentrés et inquiets. Vestes de costume sur les épaules, chapeaux noirs de rigueur et jupes au-dessous des genoux, nous voilà transporté dans les années 40, le temps de quelques prises.

Dans son nouveau film, Les nuits sans lune, l'association Cinémésis raconte l’histoire de femmes résistantes jurassiennes. Des passeuses héroïques qui pendant l’occupation allemande, ont aidé de nombreuses familles juives à traverser la frontière suisse. 

Dans le Jura, des amateurs tournent un film sur des femmes Résistantes
Dans le Jura, des amateurs tournent un film sur des femmes Résistantes Dans le Jura, des amateurs tournent un film sur des femmes Résistantes

Il y a eu beaucoup de choses faites sur cette période, sur la Résistance et le maquis. On avait à cœur de mettre en valeur le rôle des femmes parce qu’on en parle beaucoup moins. Elles ont fait beaucoup, souvent dans l’ombre, on voulait les mettre en lumière.

Annick Bondet, assistante réalisatrice

La frange coupée court cachée sous un béret, saccoche en bandoulière et culotte courte, le jeune Paul Sassard joue le rôle d'un enfant juif en fuite. C'est la première fois qu'il fait du cinéma. "Ça fait une énorme expérience que tu vis et c’est trop bien, raconte-t-il en cherchant ses mots. Il poursuit enthousiaste : si un jour je pouvais repasser dans un film, je jouerai dans le film."

Sur la banquette voisine, Fanny Laithier s'est retrouvée sur le tournage complètement par hasard, à la dernière minute. "La personne qui devait être figurante à ma place n'était pas là. J'ai essayé son costume et comme il m’allait je me suis retrouvée dans ce rôle-là," témoigne-t-elle.

Un budget de 30 000 euros

Comme Paul, toute l'équipe du film est bénévole. Ils sont une quinzaine dans le wagon ce jour-là. Derrière la caméra, Pierre Peuget, est aussi réalisateur et monteur. Il n'en est pas à son premier long métrage. Fondateur de l'association Cinémésis avec Cyrille Combe, passionné lui aussi de cinéma, il a participé activement à la réalisation de La ferme du crime et du médecin des pauvres. Deux fictions qui ont réunit dans les salles locales 3 à 5000 spectateurs. 

Pour Les Nuits sans lune, l’objectif est de réaliser un film de deux heures avec un budget de 30 000 euros. Techniciens, accessoiristes ou intendants, le tournage mobilisera une centaine de volontaires. "C’est un plaisir, une belle aventure où chacun donne de lui même pour arriver à avoir un bon résultat, explique Pierre Peuget entre deux prises de vues. On arrive à faire quelque chose de bien avec un minimum de choses."

Le tournage et le montage devraient être achevés courant 2023. L’association projette de diffuser le film localement, dans les cinémas franc-comtois.

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