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Des fragments présumés du crâne de Beethoven, découverts dans un coffre en France, de retour à Vienne

Les os ont été remis à l'Autriche, où l'influent compositeur allemand est mort au XIXe siècle. Les experts espèrent à présent élucider les causes de sa surdité et de sa disparition.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Des fragments présumés du crâne de Ludwig van Beethoven ont été remis à l'Autriche, le 20 juillet 2023. (EVA MANHART / APA / AFP)

"Leur place est ici, à Vienne", a déclaré jeudi 20 juillet lors d'une conférence de presse l'homme d'affaires américain Paul Kaufmann, qui a fait don de ces reliques à l'Université de médecine de la ville. Il a hérité des fragments présumés du crâne de Beethoven en 1990, à sa plus grande surprise, les découvrant dans le coffre d'une banque sur la Côte d'Azur. "Il y avait de nombreux trésors, dont cette boîte avec l'inscription Beethoven à la surface", se remémore-t-il.

Ces dix fragments avaient vraisemblablement été récupérés par son ancêtre Franz Romeo Seligmann, un médecin viennois qui avait participé en 1863 à l'exhumation des ossements du compositeur à des fins d'études. Ils ont ensuite été transmis de génération en génération, changeant de pays alors que cette famille juive fuyait le nazisme. Ces ossements, les seuls connus à ce jour, ont une "grande valeur", a souligné le médecin légiste Christian Reiter, devant les précieux objets conservés sous un présentoir en verre.

Après des analyses pour confirmer leur authenticité, dont les résultats sont attendus d'ici six mois, de nouvelles recherches vont être menées pour tenter d'en savoir plus sur la cause des nombreuses pathologies dont il souffrait. "C'était aussi le souhait de Beethoven. Il ne s'agit pas de conserver une relique dans une caisse", a souligné Reiter. En 1802, le compositeur avait fait part de sa volonté, dans une lettre à ses frères rédigée dans un moment de désespoir, que sa maladie soit décrite après sa mort et rendue publique. Deux siècles plus tard, le mystère demeure autour des raisons exactes de son décès, survenu le 26 mars 1827 à l'âge de 56 ans.

La piste d'un empoisonnement au plomb

Ces fragments crâniens ont déjà été examinés aux rayons X en 2005 aux États-Unis, suggérant la piste d'un empoisonnement au plomb qui expliquerait notamment les problèmes digestifs dont souffrait Ludwig van Beethoven. Il avait coutume de boire dans des gobelets de ce métal. Les traitements médicaux de l'époque recouraient également souvent au plomb ou au mercure.

Une étude publiée en mars, basée sur l'analyse ADN de mèches de ses cheveux, a cependant apporté un éclairage différent. Elle a révélé de fortes prédispositions génétiques aux maladies du foie, ainsi qu'une infection au virus de l'hépatite B à la fin de sa vie, deux facteurs ayant vraisemblablement contribué à sa mort, très certainement d'une cirrhose, aggravée par la consommation d'alcool. Mais les chercheurs n'ont malheureusement pas pu déterminer la cause de sa surdité progressive, qui causait tant de peine à l'auteur de la 9e Symphonie.

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