Des photos mises au jour à Berlin attestent la présence du nazi Demjanjuk au camp de Sobibor, ce qu'il avait toujours nié
Alors que le nazi John Demjanjuk, mort en 2012, avait toujours clamé ne pas avoir été au camp d'extermination de Sobibor, des photos inédites découvertes récemment prouvent le contraire.
Un musée berlinois a indiqué lundi être en possession de photographies inédites montrant l'ancien gardien John Demjanjuk au camp d'extermination de Sobibor, où il a pourtant toujours nié avoir été.
Cet apatride, Ukrainien de naissance, a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal allemand d'avoir participé au meurtre de 27 900 Juifs à Sobibor dans la Pologne occupée par les nazis, et a été condamné à cinq ans de prison. Il est mort un an plus tard avant que la justice ait pu statuer sur son appel.
Les photos inédites donnent "un aperçu détaillé" du camp de la mort de Sobibor
Selon le musée Topographie de la Terreur, situé sur l'ancien siège berlinois de la Gestapo, des photographies le montrant dans ce camp de la mort font partie d'une collection de plus de 350 pièces découvertes récemment qui apporte "un aperçu détaillé" des lieux. Les documents ont été retrouvés parmi les biens légués par l'ancien officier SS Johann Niemann, tué en 1943 lors d'une révolte de prisonniers à Sobibor, ajoute le musée dans un communiqué.
"La collection Niemann nous permet d'étendre notre connaissance sur l'action Reinhard, le meurtre de 1,8 million de Juifs à Sobibor, Belzec et Treblinka", estime le musée. Les photos seront rassemblées dans un livre publié le 28 janvier.
Demjanjuk avait toujours nié avoir été à Sobibor
Né en 1920 en Ukraine, John Demjanjuk a émigré aux Etats-Unis après la Deuxième guerre mondiale où il a pris la nationalité américaine. Il a comparu pour la première fois devant la justice en 1986 à Jérusalem, sous l'accusation d'avoir été "Ivan le Terrible", un garde ukrainien du camp de Treblinka (est de la Pologne), connu pour sa cruauté. Il fut libéré cinq ans plus tard lorsqu'il apparut qu'il n'avait pas été ce garde.
Mais après l'émergence de preuves montrant qu'il avait été gardien dans d'autres camps nazis, il avait été destitué de sa nationalité américaine en 2002, puis extradé en 2009 en Allemagne.
Lors de son procès, il avait reconnu avoir été capturé par les Allemands en 1942 alors qu'il servait dans l'Armée rouge et assuré avoir été transféré d'un camp de prisonniers à un autre jusqu'à la fin de la guerre. Il a toujours clamé n'avoir jamais été à Sobibor. Il est décédé dans une maison de retraite de Bavière (Allemagne) en mars 2012, à l'age de 91 ans. Son histoire a fait l'objet l'an passé d'un documentaire sur Netflix intitulé The Devil Next Door.
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